" Himmlers Hirn heißt Heydrich" qui traduit veut dire "le cerveau d'Himmler s'appelle Heydrich" est censé donné le ton de ce film.
Or il n'en est aucunement question.
Les rapports entre Himmler et Heydrich se bornent à de courts et plats bavardages qui tout fondus n’excèdent pas 9 minutes , n’argumentant en rien l'emprise et l'influence de ce dernier envers son supérieur hiérarchique.
Ici est relaté l’ascension d'un homme découvrant l'idéologie Nazi par son mariage(faux) , son assiduité et sa rigueur implacable le propulsant vers les sommets de l'appareil nazi.
Tout cela est faiblement vrai ,car on nous décrit Heydrich en nous disant les faux pourquoi ...
Historiquement , depuis sa plus tendre enfance le jeune Reinhard porte l'angoisse de se découvrir ou accusé d'être juif. Cette suspicion accablait déjà son père et Reinhard ira même jusqu'à porter plainte en justice contre les calomnies raciales qu'il essuie en 1940 !
Il collectionnera d'ailleurs les dossiers concernant les personnalités ou le soupçon de judéité à été émise (Rosenberg pour son nom , Hitler concernant la période concomittante où sa grand mère enceinte était domestique chez des Israélites).
Le film nous présente un homme athlétique bien que gras et viril, alors qu'en fait ce dernier était affublé d'un nez censé être sémite,une voix grêle et bien que très bon sportif de corpulence mince.
Son engagement auprès des milieux nationalistes et judéophobes remontent depuis sa jeunesse , encore une fois cette soif d'effacer la menace des origines l'oblige à donner le change.
Sa frénésie d'accumuler les exploits sportifs comblaient la croyance nazi qui faisaient des juifs des êtres dépourvus de qualités sportives.
Que dire de son acharnement et son implication personnelle dans la solution finale ...
Ce film ambitionnant être interprète de l'histoire, manque singulièrement de crédibilité bien que de nombreux éléments soient véridiques.
Notamment la deuxième partie du film dédiée aux résistants tchèques chargés de l'assassiner est un déroulement des faits exacts.
Néanmoins certains éléments sonnent faux car calibrés pour le public américain (film réalisé par un Français en Anglais ) pour exemples, le rêve d'un personnage d'habiter l'Amérique,la thématique du" je veux vivre dans un pays libre",des scènes de fusillades qui frôlent 7/10 sur l’échelle de Matrix....).
La place des relations et états d'âmes hommes-femmes ajoutent la part de guimauve artificielle pour draguer le spectateur et représentent une proportion trop importante face au propos de l'histoire.
Enfin il y a une envie d' englober trop de choses (l'avant , l'après ,l'amour , la résistance armée ,les meurtres de masses, l'idéalisme ...) ce qui fait tituber le narratif du film.
Ce film renferme néanmoins une esthétique intense , des brouillages d'images forts astucieux ,des superpositions qui renforcent les contrastes.
Il se dégage egalement une véritable tension , et on atteint une apothéose au deux tiers du film lors des suicides au cyanure et des représailles iniques .