High School Musical de Kenny Ortega fait partie de ces films qui vous mettent une claque. C'est un film choquant, rien n'aurait pu me préparer à une telle expérience. C'est le genre de film qu'on ne peut que classer parmis les chefs d'oeuvres du troisième millénaire et ce dès les premières minutes. C'est d'abord une claque esthétique, les couleurs sont saturés, le montage ultra cuté, la caméra en mouvement perpétuel. On sent que Kenny Ortega est un réalisateur qui aime le cinema et qui sait où il va. Le traitement de l'image rappelle le travail d'Harmony Korine ou encore de Katia Lund par ce côté clipesque qu'il cherche à installer tout au long du film. La réal joue aussi beaucoup sur sa maitrise de la camera nous montrant une fois de plus la puissance d'un gros plan sur un visage, on sent ici l'influence du cinema russe notamment le cinema d'Elem Guermanovitch Klimov et son cultissime REQUIEM POUR UN MASSACRE. HSM marque aussi profondément par la qualité de sa mise en scène, les dialogues sont ciselés, profonds sans jamais tomber dans le patho ou dans le "too much". Un des points forts de cette mise en scène est le rythme que Kenny Ortaga impose à son oeuvre. Le film alterne sans cesse entre portrait intime des persos, chorégraphie broadwesque et révélation dramatique. Mais ici la réalisation, aussi splendide soit elle, est au service du propos et non l'inverse. C'est un film sur le dépassement de soi, sur la place que chacun occupe dans la société, sur nos choix. Ici Troy campé par le charismatique Zac Efron ici au sommet de son art n'est en réalité pas un personnage mais une allégorie. Toute la mise en scène tend à pousser le spectateur à ne pas s'identifier aux personnages (coupe de cheveux volontairement diabolique, regard niais...) pour amener le spectateur à ne pas percevoir le film comme une aventurette de lycee américain mais plutôt comme une représentation de la vie. En analysant le film de la sorte on comprend tout de suite la volonté du real de nous présenter des personnages manichéens. Il met ainsi en évidence la complexité de la recherche et de l'acceptation de notre personnalité et conclut par une morale magnifique : l'essentiel ne se traduit pas par nos actions mais dans notre manière de percevoir notre environnement et de s'affranchir de ses contraintes.