Pourquoi Hitchcock est mieux qu'il en a l'air
Il est vrai que l'on regrette tout le long du film le manque de rythme et d'implication du réalisateur. En effet, on assiste là à un biopic documentaire froid et sans partie pris sur la vie (et l'oeuvre d'Hitchcock). Si vous ne connaissez pas Hitchcock (déjà dommage pour vous), ne vous attendez pas à ce que le film révèle en vous une soudaine passion pour lui comme Ed Wood de Tim Burton pourrait le faire pour le réalisateur du même nom. Si vous connaissez Hitch, ne vous attendez pas non plus à vous enthousiasmer comme vous avez pu le faire devant ses films. Rien de transcendant donc, à mi chemin entre le documentaire et le biopic romancé. Pourtant ce défaut non négligeable est aussi la force du film. En effet, à cause de (grâce à) sa relative lenteur et son positionnement d'observation sans jugement, le film laisse libre le spectateur de saisir Hitchcock dans son quotidien et d'en extraire ce qui l'intéresse afin de constituer lui-même son jugement. Inutile de s'attarder sur l'exactitude de chaque petit détail puisqu'au final, c'est la somme de tous ces détails qui importe et permet au spectateur de se faire une idée sur Hitchcock, sa relation à l'amour, au travail e à la vie. Finalement, loin d'être aussi palpitant que les films d'Hitchcock, ce biopic très accadémique et proche du documentaire romancé laisse au spectateur le soin d'être observateur et juge. On pourrait rapprocher cette manière de filmer à celle de Phyllida Lloyd pour la dame sorti l'année dernière.
Dernière remarque : mis à part une bonne dose de maquillage, la performance d'Anthony Hopkins n'est pas si exceptionnelle que ça.