Hitchcock par Cinemaniaque
C'est l'histoire d'un homme qui savait transcender le moindre fait divers, la moindre histoire banale en chef-d'oeuvre. C'est l'histoire d'un cinéaste surdoué doublé d'un communicateur extraordinaire, gestionnaire de son image publique comme personne avant lui. C'est l'histoire d'un film qui veut raconter tout ça, et trébuche dans le tapis rouge de la première qui ouvre "Hitchcock". Le film de Gervasi n'a guère plus de valeur qu'un téléfilm diffusé à TF1 le mercredi après-midi, avec son esthétique poussiéreuse, sa mise en scène fainéante, son scénario indigne de la vie du grand maître. Le gâchis est d'autant plus grand que Psycho est l'un des tournages les plus passionnants et l'une des oeuvres les plus abouties du génial Alfred ; le film, non content d'éluder le sel du livre dont il est issu (le cinéaste au travail) se retrouve rabaissé au rang de mélodrame amoureux banal, où Alma Reville (splendide Helen Mirren) est certes reconnue comme la cheville ouvrière la plus efficace d'Hitchcock mais apparaît surtout comme la frustration de son époux, grand pervers devant l'éternel. Il ne se passe rien dans "Hitchcock" qui vaille le détour, si ce n'est la non-subtilité des références que fait Gervasi aux films d'Hitch himself (ah, l'annonce des Oiseaux à la fin...). Une belle grosse déception qui ne rendrait même pas justice à la bande-annonce originale de Psycho.