Hobo stops begging, demands change
Film bâti à partir d'une fausse bande annonce Grindhouse, autant dire qu'à priori Hobo With a Shotgun ne repose que sur un simple concept. Et quel concept! Un vigilante movie avec un clodo armé d'un fusil à pompe en guise de justicier. Forcément à l'époque où je suis tombé sur la fameuse B.A il n'en suffit pas plus pour attiser la flamme de mon âme d'enfant et remplir d'étoiles mes yeux de gamin rêveur.
C'est vrai quoi c'est beau les rêves en Technicolors.
Évidemment faut pas déconner non plus," Hobo..." ne va guère plus loin que ce que son concept de base ne pouvait lui permettre, mais réussi cependant le pari de tenir l'intérêt du spectateur jusqu'au bout. A grand renfort de sentimentalisme un brin romantique sans être trop dégoulinant et gênant et de dénonciation à peine déguisée de cette pourriture qu'est la discrimination (sic), l'histoire arrive à nous faire avaler la pilule du gore et du gratuit sans trop nous endormir. Ce qui aurait pu casser le rythme et décevoir ceux qui étaient venus chercher du badass n'en demeure de ce fait qu'une nuance apportée au film. Ainsi certains trouveront une justification aux actes de violence de Hobo (ben ouais quoi y a des âmes innoncentes de prostituées à sauver et des rêves de tondeurs de pelouses à réaliser....), et d'autres iront pisser un coup ou chercher une autre bière en attendant la prochaine scène de forage de cul de méchants pas beaux.
Rutger Hauer en vieil ours crade et assoiffé de justice sociale campe un parfait clochard, aussi pathétique que dérangé. La figure paternelle parfaite quoi. Charles Bronson serait fier de lui. Ou jaloux.
Étonnamment pour un film se revendiquant "d'exploitation", le manque de moyen ne se fait pas sentir. Les rues dégueulasses de misère et de corruption sont criantes de vérité et les décors variés. Cela va de soi les effets gores et autres défonçages de carcasses sont kitsch à souhait et respirent bon le latex et le coulis de framboise. Les personnages sont déviants à point; voire dégénérés. On y croise en vrac un père noël pédophile, une batte de baseball truffée de lames de rasoirs pour jouer au pinata sur un pauvre type pendu par les pieds, un réal de snuff movie, des cavaliers de l'apocalypse en bécane, une bite qui explose, un bus scolaire rempli qui crame, des putes...
La vie quoi.
Malgré tout on peut peut être reprocher au film de ne pas exploiter à fond certaines idées; comme la tondeuse transformée en bouclier à faire de la viande hachée ou le duo de The Plague par exemple. Mais bon je chipote un peu.
Sans doute y a-t-il une critique sociale sous-jacente à déceler dans "Hobo..." si tant est que l'on ait envie de chercher à interpréter quelque chose de tout ce foutoir. Mais honnêtement j'en ai rien à secouer, des fois dans la vie faut arrêter de se fourvoyer. Moi tout ce que je voulais voir c'était un clochard buter du vilain à coups de fusil à pompe. Rien que pour le concept.
Yeah.