De toutes les licences cultes des années 80 qui ont fêté leur anniversaire par un portage sur le grand écran, je trouve que c'est Hokuto no Ken qui s'en est le mieux sorti.
Indépendamment des qualités propres à l’œuvre, ce constat repose surtout sur un format judicieusement choisi.
Avec une trilogie autour de laquelle gravite deux spin-offs, les auteurs ont pu saisir l'essentiel de la saga sans avoir à frustrer les fans avec des découpes trop brutales.
Ainsi, L’Ère de Raoh, L'Héritier du Hokuto, La Légende de Kenshiro, La Légende de Toki et La Légende de Julia (à regarder idéalement dans cet ordre) reprennent la première partie du manga de façon condensée et quelque peu modernisée.
Chronologiquement, les trois premiers films se suivent parfaitement. Le premier s'intéresse à l'affrontement contre Souther, le second se focalise sur le duel fratricide avec Raoh, quant au troisième, il est un peu différent des deux autres car il est le seul à proposer une histoire totalement inédite. La Légende de Kenshiro raconte ses mésaventures entre le moment où il a été laissé pour mort par Shin et sa rencontre avec Batt et Lin dans le premier chapitre du manga.
Pour ce qui est des deux OAV, elles se concentrent chacune sur leur personnage respectif en développant leur histoire tant en dehors qu'en parallèle des évènements de la trilogie.
De fait, ces cinq films forment un ensemble vraiment complémentaire. Et si le total de 6h30 peut sembler conséquent pour certains, je trouve que c'est un très bon compromis pour permettre à tous types de public de saisir le meilleur de la saga.
Car c'est vraiment le meilleur de la licence qui a été repris. Tant dans l'intrigue que dans l'esprit. Forcé d'aller à l'essentiel, l'histoire ne s’embarrasse plus des méchants de remplissage. Kenshiro assure directement son rôle de sauveur face aux deux grands tyrans que sont Souther et Raho.
Malgré tout, l'intensité de chaque œuvres parvient à aller crescendo, reprenant là encore, cet aspect cathartique de la violence qui est à l'origine même de Hokuto No Ken.
Pour ce qui est de la modernisation, elle intervient surtout dans la réalisation. Visuellement, la licence fait peau neuve avec des dessins soignés mettant les personnages à l'honneur. Et si la 3D dans les décors a tendance à mal vieillir avec les années, l'animation des combats évite cet écueil grâce à un rendu à la fois simple et efficace.
Sur le fond, on sent que les auteurs ont essayés de s'émanciper de certains clichés propres à l’œuvre. Ainsi, si les femmes sont habituellement demoiselles en détresse, le personnage de Reina vient quelque peu bousculer cette condition.
Malgré tout, n'espérez pas y trouver de grosses révolutions.
Dans le fond, ce retour de la licence a d'abord été fait pour les fans. Si vous n'aimez vraiment pas Hokuto No Ken, ces films ne vous feront pas changer d'avis.
En revanche, si vous souhaitez découvrir ou redécouvrir cette saga, cette pentalogie est certainement le meilleur moyen d'y parvenir.