C'est en commençant ce genre de chronique que l'on en vient à se demander par quel vicieux coup du destin on se retrouve devant film tel que celui-ci. Parce que quand même, même à 12 kms à la ronde, tous les ingrédients du nanar semblent être réunis. Pour notre plus grand malheur.
JESSICA ALBA, TEE-SHIRT MOULANT AU DESSUS DU NOMBRIL, R'N'B FEVER, FIGURANT DE "URGENCES", VERSION CANADIENNE.
Ces avertissements ont beau clignoter en rouge sous nos yeux, une envie malsaine s'insinue petit à petit dans notre esprit, on se met à transpirer, et en même temps qu'un sentiment de devoir qu'on pourrait résumer à "Au moins je l'aurais vu" s'installe, on se cale bien au chaud et nous voilà sans trop savoir comment en train de subir les aventures "musicales" et "dansantes" de la pimpante Honey Daniels.
Honey donc, c'est Jessica Alba, total crédible en bonnasse from the block qui donne des cours de hip-hop aux djeunz du quartier en leur enjoignant de shaker leur booty parce que "c'est hot" (bah c'est la version canadienne, hé). Et total crédible aussi en barmaid de boîte de nuit qui se la donne sur la piste de danse pour épater les mecs la night venue, yo. Bravo Jessica pour ce magnifique rôle de composition où tu as mis toute ta puissance d'actrice.
Le film est évidemment prétexte à une sorte de tentative d'analyse sociologique du Bronx: avec d'un côté les jeunes qui veulent s'en sortir comme Honey et sa copine rasta -qui visent le statut de star (lol)- et leur tepo Mekhi Phifer qui, évadé d'Urgences, rêve de terminer son internat reprendre le salon de coiffure de son père (enfin un truc du genre, ma mémoire me fait défaut, chers spectateurs de l'impossible) ; et de l'autre les lascars qui ont choisi le deal (drogue, voitures, bébés chiots) plutôt que de mouiller le tee-shirt à la salle de danse.
Braife, on y croit donc à fond, et ce n'est pas quand la musique façon J.Lo 1999 retentit qu'on va perdre la foi, ah ça non. Parce que Honey elle a beau danser comme Loana qui aurait appris une choré de la Star Ac', tu peux pas test, elle se fait direct embaucher par un producteur -qui a vu la vierge- en tant que CHORISTE ATTENTION FINI DE DECONNER LA KESKIA
Alors là, fondu blanc enchaîné, Honey travaille sur les clips de Jadakiss & Sheek et de Tweet (rien à voir avec la fail whale) où elle explique subtilement mais efficacement que les autres chorégraphes ont des idées pourries et qu'elle, elle est super forte en pas de danse. Et tout le monde adoooooore: Honey devient la chorégraphe des stars. Mais OH NOES, tout s'arrête lorsque son producteur lui met la main au panier et "veut du bonbon" (Canada, je t'aime) lors d'une soirée chicos. Quel salaud ! Ni une ni deux, Honey prend ses cliques et ses claques et retourne dans son 12m² pleurer sur l'épaule décharnée de sa coloc.
Je vous épargne la rédemption à deux francs. Honey redonne des cours aux djeunz mais quelque part dans son cœur il y a toujours cette petite étoile qui brille fort fort. Et si elle ouvrait son propre centre de danse ? Et si elle montait un spectacle avec les djeunz pour récolter les fonds nécessaires (surlol) ? Pendant que la marmotte met le chocolat dans le papier d'alu, Missy Eliott gare sa limo devant le centre et embauche Honey comme chorégraphe.
Que dire ? Regardez ce film en version canadienne. Vous rirez au dépends des acteurs et apprendrez au passage quelques termes utiles dans la vie de tous les jours.
- "Ce mec-là, j'te l'dis, y veut s'sucrer le bec" = "c'est un mdf".
- "Tu veux du bonbon, hein ?" = "tu veux aller dans la zone interdite, hein " ?
- "C'est hhhhhhhot" (avec le h bien aspiré) = "c'est d'la bonne".
Voili voilou, bon visionnage !!