Quand je vois « Quentin Tarantino » écrit sur une affiche, j'ai tendance à foncer la tête baissée. Après Kill Bill II, j'aurais du avoir un doute. En voyant que Hostel était seulement « sponsorisé » par Tarantino, j'aurais du avoir un sérieux doute. Si j'avais lu les critiques, je me serais abstenue.

Ca démarre... lentement. Très lentement même. Ca ressemble presque à un road movie mélangé à un film érotique. « C'est sympa d'avoir ramené un porno » Oui mais non, euh... quoique je commence à avoir des doutes. Parce que certains seconds rôles ont des textes plus que limités mais une grande utilité esthétique (le couple hollandais complètement shooté qui se chevauche mécaniquement pendant 10 minutes en arrière-plan, ça déconcentre) Mais ya trop de texte pour que ce soit vraiment un porno (pour rappel, dans un porno, le texte se limite à « Bonjour, c'est ici la fuite? Je viens réparer ça, écartez les cuisses que je puisse voir les dégâts« ) Donc comme tout bon road trip pour ado, le but du jeu de base est de choper tout ce qui est plus ou moins consentant et muni d'une paire de seins. Oui, ça a comme un goût de déjà vu tout ça...

Au bout d'un temps interminable, nos trois compères (deux Américains et un Islandais) se retrouvent en route pour la Slovaquie, sur les bons conseils d'un hollandais assez louche. Et se retrouvent dans un hôtel où a du être tourné un clip de MTV tellement les filles sont nues et faciles. Mon covisionneur commence à trouver la Slovaquie intéressante. Je lui rappelle qu'à un moment ou à un autre, ça risque de ne plus être un mauvais film érotique, mais un truc sanglant.

Effectivement, l'Islandais disparait (« he checked out » ouai, on est jeunes, on est wild, on se regarde les films en VO, mais avec les sous titres, parce que l'anglais avec l'accent slovaque, c'est presque aussi jouissif que les dialogues d'Hannibal) et les deux autres commencent à flipper. Parce qu'en Slovaquie, quand t'as fait le tour du patelin à pattes et un coma ethyllique dans la boîte de nuit locale, t'as tout fait. Sauf que nous on sait que l'Islandais, il a la tête un peu détachée du corps.

Ici, un petit rappel s'impose: Dans un film d'horreur, il ne faut jamais sexer ni se séparer. Ok, ils ne sont pas au courant qu'ils sont dans un film d'horreur (sauf dans Scream 3, faut plus déconner là!) mais quand même. Du moment que tu vis dans le pécher, t'es mort. C'est simple pourtant!

Donc, l'Islandais disparu, les deux survivors décident de se consoler comme ils peuvent... En picolant et en se retapant des Slovaques, parce que la Slovaque, c'est un peu le remède universel. Sauf qu'au réveil, on a un disparu de plus. Là, on en voit un peu plus: torture à la perceuse, découpage des tendons d'achille, hurlements de goret... La routine.

Là, le troisième (le mignon, on trucide les deux moches dès le départ, histoire que la spectatrice ait au moins envie de rester pour quelque chose, parce que si on comptait juste sur le scénario...) décide de se bouger et de retrouver ses potes. Il se fait conduire à « l'exhibit » local. Parce que l'Américain en vacances, il ne se demande pas trop ce qu'il peut bien y avoir dans un entrepot glauque, il croit que c'est DisneyLand.
Sauf qu'il trouve son pote en train de se faire disséquer, et ça, c'est pas cool. Bon, là, on attaque le gore gratuit. Vomir avec un baillon à boule, c'est pas glam' (si vous ne savez pas ce qu'est un baillon à boule, Google est votre ami. J'ai écumé un site SM pour trouver le terme exact, alors je vous laisse ce plaisir) Une amputation sans anesthésie, c'est douloureux. Se retrouver sous une pile de cadavres pour s'en sortir, c'est dur. Voir son pote au rayon déchets à incinérer, c'est moche. S'enfuir, c'est pas facile.

Et là, on a enfin l'explication: de riches étrangers payent une petite fortune pour pouvoir torturer à leur guise des gens. Petite note d'humour: un américain coûte plus cher (parce que plus demandé?)

Bon, évidemment, notre survivor, en plus de s'en sortir vivant, en bon Américain qu'il est, va sauver la nana qu'il ne voulait même pas sauter à la moitié du film, se venger du tortionnaire de son pote, et passer toutes les frontières sans papiers, tout en ne mourrant pas d'une hémorragie suite à son amputation. Oui, l'Europe, c'est cool, on ne le dit jamais assez.

Bilan: Une pure daube. Et je pèse mes mots. Chiant pendant la moitié du film, glauque durant le reste, des moments gores très gores (j'ai eu le résumé audio uniquement, parce que j'avais fait un saut carpé accompagné d'un demi tour: « J'peux pas regarder! C'est fini? » « Non, là, il va lui découper l'oeil qui ne tient plus que par un nerf, et ya un truc jaune qui dégouline » « Arghhhhhhhhhhhhhhhhh » D'où l'utilité de ne pas tenter de le regarder seule) et une fin merdique.

Une rapide vérification s'imposait pour être parfaitement sûrs qu'on n'avait rien raté, parce que parfois, on passe à côté de l'essence du film, du sens profond sublimement caché, de la métaphore qui va te changer la vie... Ben là... Non.
vincianemariault
2

Créée

le 28 sept. 2010

Critique lue 4.3K fois

34 j'aime

6 commentaires

Critique lue 4.3K fois

34
6

D'autres avis sur Hostel

Hostel
Zogarok
8

Tourments sur-mesure

Dans l'ère du torture porn des années 2000s ouverte par Saw, Hostel a été l'un des plus gros morceaux. L'énorme buzz du film, de sa promotion assurée par le label Tarantino (se dévouant producteur...

le 13 févr. 2014

18 j'aime

4

Hostel
SPlissken
2

OMG !

Hostel est l'exemple type du film raté, mal branlé et à la limite du regardable. Non pas que votre dévoué serviteur ait une quelconque dent contre ce genre de film bien au contraire, mais bel et bien...

le 12 oct. 2010

15 j'aime

Hostel
Negreanu
8

Y a de l'immonde aux Balkans

Peu de films ont généré autant de polémiques que ce Hostel sorti en 2005, un "horror teen movie" qui a cumulé tant de bruits et d'indignations qu'on a l'impression qu'il est sorti en 2019. Les...

le 4 août 2019

12 j'aime

9

Du même critique

Hannibal Lecter - Les Origines du mal
vincianemariault
4

Critique de Hannibal Lecter - Les Origines du mal par vincianemariault

Film vu en VOST. C'est à dire que les lithuaniens parlent anglais avec un accent lithuaniens de derrière l'isba, que les Français parlent anglais avec un accent français à couper à la serpette, et...

le 28 sept. 2010

3 j'aime

Grey's Anatomy
vincianemariault
6

Grey's Anatomy, la série lacrymale

Le principal attrait de cette série? Son potentiel "jouons sur l'émotion et tirons sur la corde sensible autant que possible". En bref, une série parfaite en cas de coup de déprime pour passer une...

le 28 sept. 2010

2 j'aime

Inversion
vincianemariault
5

Critique de Inversion par vincianemariault

Dans un futur proche, dans la « paisible » ville de Vanguard City, le quotidien est brusquement chamboulé par une invasion de Lutadores, sortes de géants au langage barbare, qui prennent rapidement...

le 13 sept. 2013

1 j'aime