Voilà un film que je n'attendais pas vraiment.
Premièrement, je ne connais pas les romans, je n'ai donc pas cette appréhension naturelle du fan qui redoute l'arrivée des adaptations qui vont pourrir son imaginaire.
Ensuite, le premier film s'est laissé regardé, sans pour autant m'émouvoir au-delà du troisième neurone droit. Je trouve Jennifer Lawrence dénuée à la fois de charme et de talent. Les autres comédiens sont à l'avenant. Mais l'action était sympa.
Le deuxième, c'était la chute. Une répétition du premier, sans le moindre intérêt, et dont les péripéties sont d'un ridicule fini.
Donc, je n'attendais vraiment pas grand'chose de cet épisode trois, que même mes élèves m'avaient recommandé d'éviter. C'est dire...
Le résultat ont contrarié mes attentes, une fois de plus.
D'abord, on n'a pas l'impression d'avoir, une fois de plus, une réplique inutile du premier. Le récit avance enfin, et c'est une bonne chose.
Généralement, je trouve ridicule cette manie, imposée depuis les adaptations de Harry Potter, de vouloir adapter le dernier roman d'une série en deux films successifs, histoire de bien pressurer le spectateur jusqu'à la dernière goutte. Mais ici, ça se tient plutôt bien. C'est même bénéfique, ça donne au film un rythme plus lent qui n'est pas désagréable car il est plutôt bien employé.
Cela nous permet d'échapper à la frénésie des scènes et des ellipses.
Cela nous permet de bien savourer un casting quand même sympa, surtout avec la présence du toujours regretté Philip Seymour Hoffman, entouré de Woody Harrelson ou de Julianne Moore.
Avec une certaine intelligence, le cinéaste cherche à échapper à l'avalanche d'effets spéciaux. Certes, on se retrouve bien avec deux scènes qui cherchent à nous en mettre plein la vue, mais c'est suffisamment épars pour nous permettre de les digérer sans problème.
Mais alors, si ce n'est pas un film à trucages, que reste-t-il à cet opus ?
Une critique acerbe et franchement intéressante du monde de la communication.
Notre Katniss (enfin, la vôtre plus que la mienne, perso je ne la trouve pas terrible, et je n'apprécie ni le personnage ni l'actrice) se retrouve propulsée contre son gré héroïne d'une révolution qu'elle a peut-être souhaitée, mais qu'elle redoute également.
Et la voilà constamment entourée d'une horde de cameramen et d'une sorte de conseillère en comm' qui vont la filmer sous tous els angles et faire des montages tout bizarres. Bref, se servir d'elle, de son image, de son aura, pour stimuler une révolution débutante.
Toute cette critique sur la communication-manipulation est fort intéressante.
Sinon, des personnages secondaires plus sympa que les principaux ; une certaine lenteur qui parvient à instaurer du suspense ; un retournement de situation finale. Tout cela est finalement assez regardable, ce qui constitue presque une gageure.