Une colonie infectée de loups-garous !

Après avoir surpris un public avec ses piranhas, le réalisateur Joe Dante avait une multitude de choix de réalisations de monstres à faire et finalement, il choisit de s’emparer du mythe mettant en avant les nocturnes lycanthropes, autrement appelés les loups-garous. Un choix assez risqué pour ma part, passer d’un petit poisson carnivore à un gros bouffeur de chair sanguinaire était une étape difficilement abordable mais, ce dernier s’est plutôt bien débrouillé pour renouveler fastueusement la légende de ces créatures infâmes. Comme dans sa précédente réalisation Piranhas, Joe Dante mêle avec subtilité sa patte artistique avec une légende bestiale, en animant sa production avec un humour discret et une sauvagerie insaisissable.

C’est l’avis qu’on peut avoir dès les premières minutes du film, où on est déjà pris par des sensations de frayeur qui nous traversent sensiblement le corps, devant une production où le début nous met déjà dans le contexte de la réalisation, avec une scène flippante et hypnotisante d’une attaque de loup-garou, dans un environnement urbanisé. On peut dire que le réalisateur sait ce qu’il fait pour conquérir son public, sa démarche de réalisateur est irréprochable sur ce point-là.

Malheureusement, ce n’est qu’une fausse impression car après cette introduction convaincante, le film traîne pas mal jusqu’à la prochaine attaque de lycanthrope, qui doit se faire au début de la première moitié du film. Bien que le casting fait l’affaire et qu’on soit plongé dans une ambiance qui nous rassure guère lors des scènes de la colonie, le réalisateur semble s’obstiner à prolonger sa production inutilement, en nous faisant vivre une autre sorte d’introduction secondaire, où les patients montrent leurs vraies natures progressivement.

Cela dit ! Une fois le dénouement lancé, la production est exactement à l’image que j’avais dans l’esprit, pratiquement que des attaques de loups-garous sévères, brutales et viscérales, sous un rythme qui maintient constamment un haut niveau de tension effroyable. L’attente de la première attaque est limite chiante à subir mais ça valait le coup d’y rester, surtout quand on assiste à des sauvageries de ces créatures implacables, des êtres faites impeccablement en latex et en mouvement par des effets mécaniques assez stupéfiants à voir. Ce genre de résultat visuel reflète un travail laborieux, où des professionnels ont su donner une apparence bestiale captivante à ces créatures.

En plus de ça, Joe Dante manipule les codes de l’horreur pour faire installer une atmosphère sombre et glauque, en reprenant tout ce qu’il faut pour mettre en contexte les loups-garous, à savoir une forêt, la pleine lune et bien entendu, les cris mythiques et lointains des lycanthropes. Sans omettre des morceaux musicaux accompagnant solidement les scènes effrayantes, une qualité de réalisation nette et des personnages nous intriguant. Avec cette production bien foutue dans l’ensemble, Joe Dante prouve qu’il était un réalisateur capable de mettre en œuvre n’importe quel film d’horreur, avec n’importe quel monstre mis en évidence.

Qu’est que vous voyez ?