Bienvenus en Egypte!
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Jin Yi est une jeune fille noble, belle et accomplie mais il s'avère qu'au moment de son mariage, le secret de sa naissance est révélé; elle est en fait la fille d'une esclave violée par son père.
Elle n'a pas beaucoup de choix qui s'offrent à elle et pour être libre et contrôler les hommes qui font le monde, elle décide de devenir une prostituée ou Gisaeng (ce qui se rapproche plus de la Geisha japonaise que de la pensionnaire d'une maison close rue Pigalle).
Elle demande à son ami d'enfance, Nom Yi, d'être son protecteur, sorte de garde du corps - maquereau, et lui offre sa virginité.
Lui qui l'aime depuis l'enfance comme un damné, avoue son crime, c'est lui qui a révélé son secret pour empêcher le mariage car il n'est qu'un serviteur et son seul espoir était de rapprocher leur conditions.
Il finira par partir, rongé de remord, et devenir un bandit façon Robin des Bois.
Elle deviendra la meilleure de sa profession dont le jeu favori, avec le juge du village, sera de tester la vertu des hommes soit disant vertueux.
S'il filme de façon assez classique, le réalisateur se permet toutefois de casser la narration linéaire pour apporter un rythme saccadé qui contraste habilement avec ce monde lisse et silencieux qui est celui des Gijeok (maisons closes).
La Gisaeng, comme la Geisha, n'est pas qu'une prostituée, elle est une compagne, une interlocutrice et bien plus. On entre dans un monde de poésie et d'esprit qui prime sur le physique (même s'il a tout de même sa part dans le jeu au bout du compte). C'est également un monde cruel et Jin Yi le comprend vite et développe une cruauté féroce.
L'interprétation est excellent et sobre. Il n'y a pas ici les exagérations et exubérances de jeu que l'on trouve parfois dans les films historiques asiatiques. Le jeu des acteurs comme le reste est feutré et subtil. Chaque conversation est à demi-mots.
C'est un film d'une grande beauté visuelle sur la laideur de l'âme, la corruption des innocents, qui se finit sans aucune rédemption.
Dur mais satisfaisant.
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Créée
le 22 févr. 2018
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