l'humanité en mort cérébrale
Idiocracy est une comédie corrosive qui emprunte à Futurama pour le délire futuriste et à Beavis et Butt-Head pour la stupidité et la méchanceté des personnages. C'est du lourd, du très lourd.
2505. La terre est une vaste déchetterie à ciel ouvert ravagée par des tempêtes de poussières. Les américains vivent dans de larges bidonvilles où la violence et le sexe règnent en maître. Un homme va changer tout cela, grâce à son intelligence. Idiocracy vient du cerveau torturé de Mike Judge. Le créateur de King of the Hill et de Beavis et Butt-Head revient sur le grand écran après six ans d'absence et 35 heures, c'est déjà trop (inconnu en France mais culte outre-Atlantique).
Idiocracy est une fable racontant l'histoire de Joe Bowers, un soldat tout ce qu'il y a de plus moyen (Luke Wilson). Ce deuxième classe sert de cobaye à une expérience de cryogénisation en compagnie de Rita (Maya Rudolph), une prostituée qui « travaille dans le privé ». Les coffres de cryogénisation vont être oubliées pendant des siècles et sont réactivées lors d'une avalanche d'ordures en mars 2505. Le réveil est brutal : le niveau intellectuel de la planète a chuté massivement et les connaissances scientifiques ont régressé. La Terre est donc peuplée d'abrutis, totalement drogués de télé et accrocs à l'argent (comme de nos jours mais en pire). Le héros se retrouve rapidement en prison après un procès où même son avocat l'accuse, tandis que Rita retrouve très rapidement ses repères en arpentant les trottoirs. En prison, Joe Bowers effectue des tests de Q.I. se trouve être l'homme le plus intelligent sur la surface de la Terre. Il est alors nommé Ministre de l'Intérieur et doit trouver une solution à tous les problèmes de la population, non sans risques.
Sortir un monde de l'enfer
Les personnages sont de véritables caricatures de tout ce que la société américaine pourrait produire de pire. Homer Simpson serait élu roi d'un monde où la branlette est le passe temps favori. La Justice se fait comme un show à l'américaine, les Starbucks sont devenue une chaine de bordels, le président est une star du catch , on arrose les champs avec du Gatorade et les gens vivent dans les dédales de rayons de supermarchés.
Après 1h30 de film, on en ressort soulagé car cela pèse un peu par moments. Ce Mad Max de la connerie aurait gagné à être moins lourd (certains dialogues tiennent de ceux de la Guerre du Feu) mais Mike Judge sait que grossir le trait était nécessaire. Si le film n'était pas aussi exagéré et caricatural, l'impact ne serait pas le même. Idiocracy est une charge sociale contre un état de fait : les gens stupides se reproduisent plus vite que les élites intellectuelles, l'Amérique s'instruit de moins en moins et les pires travers de la société de consommation deviennent les normes. Mike Judge dévoile un monde qui tourne à l'envers ou plutôt l'envers d'un monde pas si éloigné du nôtre.