Trois ans avant "Star Trek", le cinéma tchèque explorait déjà le fin fond de l'espace. Et les thématiques approchées dans ce film auront toutes leur place dans les scénarios de la série de Gene Roddenberry. Mais l'approche des tchèques est bien plus cérébrale et théorique que celle des américains, qui axent leur scénarios sur l'aventure ou l'action ("La planète interdite"). Derrière le scénario, très documenté (selon les connaissances très théoriques de l'époque), on ne sera pas surprit de trouver une adaptation d'un roman de Stadislav Lem qui inspirera "Solaris" de Tarkovski en 1972. Ce film est surement le premier a mettre en scène le phénomène des trous noirs (encore appelé "étoile noire" à l'époque), et explique déjà la théorie de la déformation temporelle des voyages spaciaux. Mais il aborde toute une liste de questionnement sur les voyages spaciaux.
Le film se structure ainsi en 3 parties.
- La première est entièrement consacrée au problème comportementale de la nature humaine durant un long voyage dans un vaisseau spaciale ou comment vivre dans un milieu clos sans espoir de retour.
- La deuxième est consacrée à l'exploration d'un vaisseau spaciale en détresse aux origines mystérieuses.
- La troisième à un mystérieux virus qui décime l'équipage à l'approche de l'étoile noire...
Visuellement, il faut bien se rendre compte qu'en 1963, il n'y a pas encore beaucoup de références sur lesquelles se baser et le studio Barrendov n'a pas les moyens d'une super production américaine pour construire ses décors. Aujourd'hui les décors prêtent donc beaucoup à rire, mais ne seront pas si éloignés de ceux des premières saisons de "Star Trek". On essaye de deviner la musique du futur dans des sons électroniques de musique concrète. Les danses du futur. Ou les modes du futurs. Toutes ces visions s'avéreront bien vite fausses et fait malheureusement passer le film, pour ceux qui n'intéresseront pas au scénario, à un mauvais film de série Z. Pourtant nous sommes bien en présence du précurseur de "2001, odyssée de l'espace", "Solaris" et "Interstellar".