Gentillet

Pour commencer on va replacer cette critique dans son contexte. J'ai semble t'il l'humour difficile et je ne suis pas un grand amateur de comédies, encore moins françaises, ayant tendance a trouver toute la clique d'acteurs qu'on nous propose sans cesse majoritairement pas drôles et très redondants. Je ne connaissais aucun acteur hormis Vincent Elbaz, le film semblait rafraîchissant, alors je me suis dit pourquoi pas. Tout ça pour dire que je ne suis peut-être pas la personne la mieux placée pour critiquer une comédie, mais on va quand même essayer.

Le concept de base, c'est un couple de parents noirs dans l'incapacité d'avoir un enfant qui se voient confier un bébé blanc. Je ne suis pas un spécialiste des services d'adoption, je n'avais pas conscience que c'était une situation si exceptionnelle, en tout cas le film la présente comme telle.

Le casting est convaincant, en particulier les deux parents (Aïssa Maïga et Lucien Jean-Baptiste, qui cumule aussi les fonctions de scénariste et de réalisateur), et on se laisse embarquer sans souci avec eux dans leurs tribulations, on est même parfois touchés. Les grands-parents sont également bons. J'ai eu un peu plus de mal avec le personnage de Vincent Elbaz, que certains voient apparemment comme un des principaux ressorts comiques du film. Il est trop décalé et excentrique à mon goût pour rester crédible.

L'humour ne va jamais chercher bien loin, on sourit souvent, on rit plus rarement. Ça n'est pas toujours très subtil et parfois basé sur des clichés, alors que le message du film me semble quand même être de lutter contre certains d'entre eux. La meilleure scène est sans conteste la présentation du bébé aux grands-parents, qui est dans la bande-annonce, comme toutes les scènes les plus drôles au final. Malgré le sujet qui peut être délicat à appréhender, l'ensemble reste très léger. Et du coup pas vraiment marquant. La fin est décousue et part un peu dans tous les sens.

Au final, on se souviendra de ce film pour ce qu'il est : une comédie gentillette, pleine de bons sentiments et qui véhicule un message de bon aloi à une époque où beaucoup tentent de prospérer sur la peur de l'autre et de la différence. C'est déjà pas si mal.