Ultime volet de ce qui constitue désormais une trilogie, In Serach of Darkness part III the Final Journey Into 80's Horror vient donc clore le voyage dans la décennie du cinéma horrifique des années 80. Avec en tout près de 14h30 d'images, d'interviews, d'extraits de films et de modules thématiques In Search Of Darkness n'a sans doute pas encore totalement fait le tour de la question mais il constitue incontestablement un solide inventaire et un gros morceau de bravoure pour quiconque voudrait s'initier ou se replonger avec nostalgie dans cette époque.

Après un premier volet qui traitait surtout des grands classiques incontournables et célébrés jusqu'en dehors du cercle des aficionados de l'horreur et un second volet qui s'ouvrait aux productions étrangères notamment italiennes et qui tout en réparant quelques oublis commençait à explorer les séries B, ce troisième opus (le plus long de la trilogie) s'en va joyeusement traîner vers le bis et la série Z avec des films dont le succès même relatif s'est fait plus souvent en VHS que sur les écrans de cinéma.

Sans surprise le format avec tout ce qu'il implique de rigidité et de répétition est de retour avec un défilé de films traités chronologiquement avec comme pour les deux précédents volets l'affiche originale, la fin de leur bande annonce qui fait apparaître le titre puis des extraits émaillées de divers intervenants, fans du film ou impliqués dans sa conception. Comme ce volet explore un territoire plus bis que jamais les intervenants sont souvent des amateurs de cinéma horrifique (journaliste, fan, blogueur, producteur, éditeur de DVD) plus que les réalisateurs ou artistes impliqués directement dans les films cités. Cela n'empêche pas retrouver encore une belle liste d'intervenants parfois rares en interviews avec Caroline Munro, Joe Dante, William Lustig, Lloyd Kaufman, Linnea Quigley (Je t'aime !), Tom Holland, Mad Screaming Georges, Charles Band, Franck LaLoggia, Geretta Geretta, Fellisa Rose ou Ruben Galindo. L'inventaire un peu mécanique est toujours entrecoupé de modules thématiques sur l'inclusion dans le cinéma horrifique des eighties ou l'invasion des éléments horrifiques dans les films plus traditionnels.

Pendant plus de 5H30 In Search of Darkness part III s'en va donc, pour mon plus grand bonheur, célébrer le cinéma horrifique de vidéoclub tout en traitant d'une poignée de films oubliés dans les deux volets précédents et que je considère comme des classiques tels que L'emprise des Ténèbres de Wes Craven, Santa Sangre de Jodorowski ou Hitcher de Robert Harmon. Ce troisième volet brasse large et propose une tonne de pépites oubliés remplissant pleinement son rôle éducatif d'éveil de la curiosité. Sans aucune prétention j'ai une assez solide connaissance du cinéma horrifique de l'époque et les deux premiers volets avait plus titiller ma nostalgie qu'il ne m'avaient appris des choses. Ce troisième volet en revanche m'aura révéler quelques titres que je ne connaissais absolument pas et que je brûle de découvrir comme Things un film canadien amateur visiblement nul à pleurer mais de rire, The Zero Boys, Ladrones de Tumba, The Boogens, Mystic in Bali ou Devil Fetus. C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai vu aussi que le documentaire évoquait le cinéma de Bruno Mattéi avec Virus Cannibal, Shocking Dark et Les Rats de Manhattan dont la comédienne Geretta Geretta évoque l'éprouvant et odorant tournage avec de véritables poubelles pleines de rats morts que le réalisateur déversait sur les comédiens. Même si le film n'est pas pleinement évoqué on voit aussi un court extrait de La Revanche des mortes Vivantes de Pierre B Reinhard et ça fait un petit cocorico plaisir de plus. On se dit même au regard de nombreux courts extraits de films cités en vrac qu'un quatrième volet vers des films encore plus rares ne serait pas de trop car il en reste sûrement des tonnes à évoquer surtout si le documentaire se tourne plus encore vers l'internationale. En tout cas ce troisième volet est pour moi et de loin le plus riche et le plus intéressant de la trilogie de David A Weiner dont on ne peux que saluer l’immense boulot rétrospectif (certes un peu scolaire) de vulgarisation du genre pour le grand public.

Avec plus de 14h30 de documentaire, plus de 200 films traités (l'inventaire complet est ICI), des centaines d'intervenants la trilogie In Search of Darkness s'est imposé comme un inventaire incontournable pour les amateurs de cinéma horrifique de cette faste et riche période. On pourras toujours regretter que la forme soit plus rétrospective qu'introspective mais l’ensemble se regarde avec beaucoup de plaisir entre nostalgie et curiosité.

freddyK
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le 12 avr. 2023

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