Dix ans après le très gore et très moche Cradle of Fear tourné en vidéo un peu dégueulasse, Alex Chandon revenait à la mise en scène et au cinéma gore avec Inbred , une comédie gore très noire qui s'avère fort heureusement être d'une toute autre tenue visuelle que son précédent film. Inbred ne raconte strictement rien d'original mais dépote sévère dans le registre affreux, sale et bien méchant.
Inbred c'est donc l'histoire d'une bande jeunes en difficulté qui partent avec deux moniteurs pour un séjour éducatif dans la campagne anglaise. Une fois sur place ils vont se retrouver confronter à tout un village de bouseux dont la violence n'a d'égal que la débilité profonde.
A la lecture du pitch on sent clairement que ce Inbred ne concoure pas au titre du film avec le concept le plus novateur de l'année. Le film de Alex Chandon et sa confrontation citadins VS rednecks s'inscrit dans une très longue tradition du cinéma de genre qui va de 2000 Maniacs à Détour mortel en passant par Délivrance et tant d'autres. Là ou ce Inbred va clairement se démarquer du lot c'est dans la façon dont Alex Chandon va pousser à fond les potards du gore et du mauvais goût pour offrir un bon gros kiff aux amateurs de cinéma déviant. Et même si il n'est pas nouveau dans ce qu'il raconte, Inbred n'en ai pas pour autant mal écrit , bien au contraire. Les personnages sont bien caractérisés et même plutôt attachants au delà de la caricature et cette plongée dans l’absurdité bien crasse d'un village soudé par les horreurs qu'ils pratiquent sous la coupe d'un patriarche vicelard en guise de maître de cérémonie tient suffisamment la route pour nous emporter 90 minutes au fond du fond de la campagne anglaise. C'est même un véritable plaisir de voir toute cette bande de débiles consanguins aux trognes improbables s'amuser et se complaire dans les plus bas instincts de l'humanité. Car nos joyeux bouseux adorent torturer et faire souffrir leurs victimes dans d'improbables numéros de cabaret qu'ils applaudissent frénétiquement en frappant des cailloux entre eux . Et franchement la vision de toutes ces trognes de fausse couche alignés dans des gradins est aussi hilarante que terrifiante, car c'est aussi ça la force de Inbred, de proposer un rire bien plus maladif et jaune que franc et massif. L'outrance du film prête autant à sourire qu'elle donne à grimacer car Alex Chandon ne recule jamais devant l'horreur vomitive d'un gag comme ce type qui explose littéralement en se faisant gavé par la bouche de matière fécale. Il ne faudrait pas pour autant réduire Inbred à un étalage de trash pour le trash, le film est suffisamment glauque pour provoquer un vrai et profond malaise entre deux rires nerveux.
Contrairement à son film précédent qui était graphiquement assez immonde, Inbred est cette fois ci d'une très bonne tenue visuelle. Alex Chandon réalise presque un sans faute dans sa mise en scène avec un un rythme parfaitement dosé entre l'exposition des enjeux et l'explosion de violence. On pourra tout juste noter quelques séquences qui s’enchaînent de manière un peu étrange, mais rien de vraiment préjudiciable. Au niveau des effets spéciaux on notera quelques effets numériques un peu trop synthétique mais là encore rien de bien méchant, enfin si j'ose dire car le film sera particulièrement crasse dans sa représentation de la violence avec shotgun, coups de hachoir, tronçonneuse, mine et tête écrabouillée par un sabot de cheval. Le mélange entre effets numériques et maquillages plus traditionnels fonctionne plutôt bien offrant un large éventail de scène gore . Le film distille ses clin d’œils et référence sans trop les appuyer avec forcément 2000 Maniacs, Délivrance, Massacre à la tronçonneuse et même les Monty Python. L'ensemble fait que le film est un véritable bonheur pour les amateurs orphelins de gros gore qui tâche et qui fait rire.
Si vous avez envie de passer un sale bon moment, mettez un ciré, prévoyez un petit anti vomitif , des lunettes anti projection, une bonne dose de second degrés et foncez . Inbred c'est de la bombe ! In Red We Trust !!