Berg der Heïden

Dans un premier temps, il faut aimer la lenteur, le calme de la montagne et l'ombre qui y tombe le soir venu.

Ensuite, il faut laisser aller l'imagination, ne pas chercher à tout comprendre, tout rendre rationnel et explicable.

On rentre ici dans un vieux monde, un monde où la nature à sa volonté propre, ou de petits dieux se cachent dans les souches et où les bêtes parlent la nuit.

Bienvenue chez les derniers païens, au coeur des Alpes de la fin du Moyen Âge.

Le film est très particulier. Le rythme est volontairement très lent, propice à la contemplation des paysages magnifiques mais également au malaise devant des scènes difficiles.

Les acteurs sont très bons, l'actrice principale notamment campant parfaitement une femme brisée par une existence faite de douleur et de souffrances (pour paraphraser le curé) entre intolérance, pauvreté et traumatismes.

Une image de la sorcellerie bien loin des clichés d'antan et des lubies contemporaines qui feraient de la sorcière une femme puissante et crainte. Ici on la méprise, la met au ban, allant jusqu'à la violer et détruire sa subsistance.

Une image de ce que peu coûter d'être marginal dans une société empreinte de bigoterie et qui voit à travers tout événement la main de Dieu ou du Malin.

On a ici un aperçu somme toute plutôt crédible de ce que fut la vie des femmes seules et vues comme légères dans les sociétés de l'époque.

Plus le film avance, plus l'imagination est mise au travail. Comprendre l'enchaînement des évènements qui amènent au drame final n'est pas évident et de ce que j'ai pu lire, chacun se fait sa propre idée.

On a très peu de dialogues et une musique bien choisie qui apparaît quand elle le souhaite. Tout est question de regards, de corps et de nature qui s'observe et se ressent, ce qui est très

Je conseil le film, même si le rythme très lent et les difficultés a comprendre parfois ce qui se passe peuvent un peu rebuter et désarmer.