Si vicieux

Ca joue si bien sur la corde sensible qu'absolument tous les jeunes y ont coupé leur cerveau.

Ca a même plusieurs cordes a son arc de mièvrerie :

- le coté super-héros en soi. Figure moderne des nouvelles mythologies de la vacuité car basé sur rien de réel donc n'exposant en couleurs flashy que différents verres vides dont les gens les collent à leurs lèvres éternellement car jamais sustenté.

Ivresse inventé car sans effets secondaires ayant besoin de s'oublier sans discontinuer dans un monde qui ne nous permet pas d'exister.

Ce drapeau agité attirant particulièrement le regard de la jeunesse car profondément encerclé de barrières et pourtant de pleins de gens se regardant les débattre en trouvant ca normal.

Dans ce film c'est un refuge nostalgique puissant, un symbole d'avenir et de justice en soi, qui ne mène à rien si ce n'est la continuation de l'enfermement de beaucoup dans une arène sans issue, jusqu'à ce qu'il n'en reste..... aucun, corrida éternellement renouvelé par de l'élevage intensif pour le plaisir de chacun.

- le coté super-héros réaliste. Possibilité de transfigurer la réalité elle-même de manière..... réaliste ?

Vraiment donner un coté possible à l'apparition des super-héros.

Ni trop puissant, ni trop présent, ni trop battable, juste ce qu'il faut pour sublimer le monde de violence injuste omniprésente de notre monde de lutte à mort surpeuplé.

- l'unique survie incroyable dans un accident de train. Nous donner une histoire si prégnante de sentiment, d'un homme à qui le destin a donné une seconde chance pour s'en sortir. De l'espoir à l'état pur, la possibilité que les choses terribles se passant partout dans le monde peuvent se passer plus différemment que l'on ne le croit, faire accorder une réduction de peine à l'humanité par notre foi dans celui qui accorde les fils du destin.

- une vie triste random. Un couple qui se sépare, un enfant malheureux, voir que les choses peuvent se passer différemment vers le mieux par l'arrivée de quelque chose d'encore plus grave pourtant, les bouleversant et remettant chacun sur les rails (rire). Les aléas de la vie montrant que ce qui compte plus que tout ce sont les liens que l'on entretient avec ce qui nous sont chers peu importe l'usure des petits dérangements qui ne sont au final que des prétextes pour se droguer au changement perpétuel, qui nous fait nous sentir bien car ne devant constamment jamais assumer sa propre personne justement, un commencement d'histoire sans fin jusqu'à épuisement.

En bref c'était du pathos très bien déguisé (super héros rire), Shayamalan avait au moins du talent pour faire croire qu'il en avait.

Putain de société de la posture, de l'image, et tout le monde est consentant car plus confortable de se faire remplir perpétuellement : servir soi-meme de propre brique gorgé de ciment pour le grand village de d'autres gens.