il y a deux films dans Independence Day.
Le premier me reste sympathique. Une fois passée l'incontournable présentation de personnages d'une banalité affligeante, où on tente de nous faire croire qu'il y a une profondeur psychologique dans le scénario (et donc où on tente de nous faire croire qu'il y a un scénario), on a droit à la mise en place des événements. Et là, c'est plutôt une réussite. Emmerich parvient à nous faire sentir la présence d'un danger à travers cette ombre qui s'étend sur la Lune ou ces signaux reçus par les radars.
L'arrivée des vaisseaux sur les points stratégiques de la planète est bien agréable également. Les nuages enflammés, les vaisseaux qui s'installent, les questions face à ces visiteurs, tout s'annonce plutôt bien. Les navettes constituent des sortes de forteresses volantes menaçante et leur mutisme renforce le caractère angoissant de leur présence.
La fameuse scène de l'attaque contre les célèbres immeubles étatsuniens constitue à la fois le sommet et la conclusion de cette partie. A partir de là, tout sombre dans le ridicule.
D'abord, cette attaque nous fait bien comprendre que les effets spéciaux numériques vieillissent mal. Ces explosions sont, quand même, vraiment mal foutues.
Puis, le film s'engouffre dans une voie qui lui sera fatale : il montre les extraterrestres. Et la menace angoissante s'effondre lamentablement. Malgré les tentatives pour les rendre inquiétants, ils sont justes pitoyables.
Le côté ridicule s'accentue encore à cause des invraisemblance. La course-poursuite entre l'avion de Will Smith et le vaisseau ennemi ? L'ET assommé d'un simple bourre-pif alors qu'il est censé avoir une armure ?
Par un double mouvement descendant, le ridicule s'enfonce dans le pathétique lorsque les personnages s'enfoncent dans le complexe militaro-scientifique de la légendaire Zone 51. Là, je n'ai plus de vocabulaire...
Idem concernant l'attaque du vaisseau mère...
Le film s'amuse à truffer son film de références aux classiques du genre : la communication par panneaux lumineux fait inévitablement penser aux rencontres de Spielberg, tandis que l'autopsie de l'extraterrestre évoque Alien. M'enfin, ce n'est pas parce qu'on parle de ces films qu'on les égale...
Là où le film est le plus insupportable, c'est dans son arrière-pensée nationaliste. Le discours du président avec les trompettes en fond sonore, le sacrifice du personnage qui veut atteindre une rédemption par sa mort glorieuse, l'héroïsme de ceux qui parviennent à échapper à l'ultime seconde de piège spatial, tous les stéréotypes ultra-éculés s'enchaînent dans un final pitoyable.
Dommage, ça partait pour être assez distrayant.