Comment trahir et insulter son spectateur ?

Et dire qu'Harrison Ford sortait du festival de Cannes ému : "J'ai eu l'impression de revivre toute ma carrière dans ce film...".

...vraiment ?

Ma critique sera courte car ce film ne mérite pas bien plus d'attention, je suis ici seulement pour partager ma déception générale autour de ce film.

On est tous allé voir ce film en connaissant la qualité des précédents. Qu'on soit fan ou non, ils restent objectivement de bons films réalisés par de bon réalisateurs qui ont rarement déçus leur public. Mais que dire sur ce dernier volet de la saga d'Indiana Jones ?

Il contient tous les clichés qu'on déteste : séquence émotion (gros plans + yeux brillants) ridicule où les personnages discutent à coeur, soi-disant, ouvert, le grand méchant sans aucune nuance qui cherche à nuire pour nuire, le personnage obnubilé par le fric qui retourne sa veste (d'ailleurs le personnage d'Helena est très peu crédible, une jeune femme fille d'un archéologue passionné tombe de manière inattendue dans le panier des pourris ??? Mais pourquoi ? Comment ?), les retrouvailles avec l'être aimé qui arrivent comme un cheveux sur la soupe (c'était vraiment pas nécessaire, mais il faut que la saga se termine "bien"...) et j'en passe...

Les scénaristes le savent : un héros va de paire avec un antagoniste. Et dans les Indiana Jones, il y a toujours ce personnage de plus ambiguë (toujours féminin...) qui va osciller entre bien et mal, fidélité et trahison, séduction et désintérêt tout en accompagnant Indiana dans ses aventures. Ici, c'est Helena. Un personnage auquel je n'ai pas cru dès les premières secondes. Comme les autres à vrai dire. Pourquoi ? Car j'ai eu la vraie sensation qu'une belle recette industrielle avait été appliquée et qu'il n'y avait aucun effort créatif ne serait-ce que dans les gags qu'on retrouve dans les précédents films qui se prennent beaucoup moins au sérieux (et c'est mieux). Cette recette est le poison même du film : elle enlève la possibilité aux cinéastes de créer quelque chose d'authentique d'après ce personnage d'Indiana qu'on connait déjà bien. Elle empêche le cinéaste de nous partager un dernier moment de qualité auprès de ce personnage que beaucoup portent dans leur coeur.

Le mépris du Beau et du Sincère.

Ne perdons pas espoir, le cinéma c'est aussi de belles pépites à découvrir et qui nous enrichiront toujours. On a l'habitude de de genre de déchet cinématographiques, seulement on s'attendait à mieux.

Le cinéma, quand on l'aime et le respecte vraiment, ne donne pas naissance à de tels échecs.