Indiana Jones et la Recette du bon film Perdue
On sait George Lucas malade des boyaux de la tête depuis maintenant bien longtemps. Mais sachant que Monsieur Spielberg était à nouveau aux commandes, nous étions en droit d'espérer un spectacle de taille dans la continuité des opus précédents. Comme nous le savons tous, et malgré la sortie de ce film, la saga Indiana Jones restera une trilogie à jamais...
Ce qu'il y a d'étrange dans ce Indy 4, c'est que tout ce que nous redoutions avant sa sortie s'avère relativement réussi. A savoir le retour d'Harrison Ford et la présence de Shia Laboeuf...Le film rate le coche là où on ne l'attendait pas, c'est à dire au niveau des effets spéciaux et du MacGuffin...
J'en entend déjà certains hurler concernant un réfrigérateur...Bah non! Le coup du frigo est pour ma part un moment drôle tout à fait dans la continuité de la saga...Si l'on en convient que dans l'univers d'Indiana Jones, on peut déclencher un piège d'un temple millénaire en passant sa main dans un rayon de lumière, qu'on peut aussi sauter d'un avion en plein vol en canot pneumatique, qu'on peut aussi nager dans du pétrole en flamme et se faire poursuivre par une bande de turcs alors qu'on est censé être bel et bien brulé vif...un frigo pour survivre à une explosion nucléaire, je trouve ça tout à fait "crédible"!
C'est bien ça le problème avec Indy 4, hormis des fautes de goûts bien visibles (Cate Blanchett aurait du assassiner son coiffeur), les trois premiers quarts d'heure du film sont plutôt agréables et drôles, jusqu'au moment où l'homme au chapeau parvient au Pérou. C'est là qu'arrive, petit à petit la catastrophe...d'abord par une bagarre nocturne avec des troglodytes, puis par l'arrivée de Karen Allen avec qui les années n'ont pas été des plus tendres. Et surtout par une poursuite dans un jungle en image de synthèse des plus affreuses...dans ce florilège d'immondices (là, je ne parle pas de Karen Allen, mais seulement du film) on s'aperçoit que Spielberg et lucas ont décidé de ressusciter les singes Jumanji...et que John Hurt pourrait incarner le professeur tournesol sans mal. La séquence bestiole est cette fois ci avec des fourmis...c'est nul...et c'est moche. Et le reste du film s'embourbe dans sa propre médiocrité...
Malgré tout, Indy 4 transpire la sympathie, Harrison Ford parvient à faire revivre revivre son personnage sans aucun mal, Karen Allen est toujours aussi casse-couille avec lui, et Shia Laboeuf s'en sort plutôt bien dans son rôle, même s'il reste insupportable, mais ça c'est physique!
Spielberg et Lucas ont voulu selon eux faire un hommage aux séries B des années 50, ce qui explique les Aliens, et quelle mauvaise idée! Ça pue l'auto-citation (Rencontres Du Troisième Type) et c'est pas crédible pour deux sous...Là où les précédents films croulaient sous les scènes d'anthologie au point de se dispenser de scénario (Indiana Jones & The Last Crusade), celles d'Indy 4 se compte sur les doigts la main et sont juste passable grâce à un humour plus ou moins bien senti. Si vous voulez voir le vrai Indy 4, courez acheter Tintin, ça dénature un peu Hergé, mais au moins ça ne manque pas d'humour ni de panache...
PS: John Williams ne parvient à montrer son génie que par les citations forcées de ses précédentes partitions