Je réévalue cet épisode 4 après avoir découvert ce que Mangold avait bien pu produire de cette saga dirigée par Disney à présent.
Je ne l'ai jamais rejeté ni détesté à l'époque de sa sortie par contre je suivais la tendance du moment qui était de tout mettre sur le dos de George Lucas pour tout ce qui n'allait pas dans l'industrie, à une époque où le tout numérique et le tournage sur fond vert se généralisaient dans les blockbusters.
La prélogie Star Wars (quasiment réhabilitée aujourd'hui grâce à ses influences historiques et sa diversité de sujets d'analyse indéniables suite au désastre de la postlogie Disney) était encore dans toutes les mémoires et non correctement digérée avec ses effets spéciaux 100% numériques, son écriture maladroite, ses jeux d'acteurs approximatifs et ses émotions dégoulinantes.
Le problème qui me dérangeait le plus à l'époque et qui me dérange toujours aujourd'hui c'est le choix d'aborder le mythe Alien et surtout en mixant des théories déjà bidons à l'époque comme les crânes de cristal, les mayas et la théorie des anciens astronautes digne des documentaires américains bas de gamme diffusés sur RMC.
C'est cet aspect qui semblait avoir été poussé par Lucas et qui le rendait responsable (à tort ou à raison) d'avoir gâché la réalisation de Spielberg d'où un grief qui s'est alimenté jusqu'à ce que papy finisse par se décourager en cédant son bébé au monstre hollywoodien à grandes oreilles, la suite on l'a connait.
Pourtant c'était une excellente idée de débuter à partir de la zone 51 et de son entrepôt mystérieux, peut-être aurait-il mieux fallut créer une toute nouvelle mythologie à partir de l'évènement de Roswell...
Si cette pilule mythologique est finalement avalée il faut accepter que les curseurs soient placées plus haut au niveau fantaisie/absurdité, finalement le film réussi à maintenir une certaine cohérence entre sa mythologie boursouflée et l'hommage à la SF des années 50.
L'ambiance et la fougue des 3 premiers films sont révolus, il faut accepter ce retour tardif nourrit des expériences et envies des 2 créateurs qui ont sûrement eu envie de mettre plus d'eux-même dans cet épisode : un peu d'american graffiti, rencontre du 3ème type, des comics de leur enfance, parler de la vieillesse et de la paternité.
Aussi il y a encore ce qu'il manque trop à Indiana Jones 5, l’iconisation d'Indy qui fonctionne encore, des thèmes inspirés de John Williams, un sens du rythme et de l'humour comme Spielberg sait le faire.
Pour finir Shia Lebeouf passe toujours bien, il a toute sa place dans l'équipe.
J'adore la scène du frigo qui est parfaitement dans la lignée des sauvetages improbables d'Indy et qui termine en apothéose cette excellente séquence d'introduction de 15 minutes dans une ambiance folle SF/nucléaire des années 50.