Comme une envie de vomir.

Je n'ai jamais porté cette vague "indie" dans mon cœur, trop de glorification pour des jeux "sympas" mais surestimés comme jamais et qui n'ont pas fait mieux que la plupart des jeux rétros à mon sens (dans ce que j'ai fait du moins), avec le coté lourd et permanent du "non mais tu comprends ya que 2 personnes derrière ce jeu c'est incroyable".
Et ? Moi je juge le jeu pour ce qu'il est.
Un musicien qui autoproduit ses disques et qui s'occupe de tous les instruments présents, je vais juger sa musique, pas le fait qu'il soit seul.
Idem avec un disque produit par Nuclear Blast (au hasard) avec plusieurs membres et un son parfait : je juge le contenu, les compositions, le talent.
Pareil pour un film, pareil pour tous les "arts" en fait.

Avec Indie Game : The Movie j'espérais tout de même que ma vision des choses soit changée sur cette "mouvance", et ce que j'en retiens est pire que ce que j'imaginais.
Du mélodrame dégoulinant 100% à l'américaine sans aucune dignité, avec des passages d'une inutilité extrême ("jay demander en mariaje ma kopine lol tro émouvant" ou "g pas d'arjen g pa de copine quel vi monstrueuz ;(((( "), de l'arrogance par palette, du jugement de type "c'est de la merde" sur des jeux à plus grosse production.
Aucun tact, aucune modestie, de l'égoïsme à l'état pur et en plus ça ne cesse de surjouer.
On cherche à nous entrainer dans une pseudo-dépression lamentable où les développeurs indépendants seraient de véritables martyrs de la vilaine société occidentale, voire même des victimes d'une quelconque dictature (un des devs de Super Meat Boy qui compare sa condition à un travail de camp de concentration, on croit rêver là).
Alors qu'ils sont généralement aidés par des grosses boites capitalistes comme Microsoft pour sortir leurs jeux. Un comble !

Après avoir vu ce film j'ai eu franchement honte pour les "autres" honnêtes développeurs indépendants.

Ces "geeks" trentenaires tendance hipsters à lunettes ont-ils oubliés que même les développeurs à petit, moyen ou gros budget en chient comme pas permis pour pondre le fruit de leur création parfois casse gueule ?
Les exemples sont nombreux.

Ce film est un crachat, de la morve au sens propre, et en un sens, une gigantesque promotion commerciale qui utilise les ficelles les plus lamentables.
Dégueulasse.
Un crachat sur tous les autres développeurs talentueux qui triment, et qui se font virer, parfois, avec leur vie qui s'écroule du jour au lendemain.
Ces types là auraient bien plus de raison de se suicider que ces petits bourgeois américains, dont un des types du film (le dev de FEZ) parlait de se foutre en l'air s'il ne pouvait pas terminer son jeu.
Hallucinant de bêtise.
Tu penses aux mecs dans les usines qui bossent 45h par semaine pauvre tâcheron ? Aux travailleurs du tiers monde qui gagnent des salaires misérables pour nourrir leur famille ?
(j'ai pas envie de faire dans le démago/cliché mais c'est pas possible autrement là, c'est le genre de truc qui me met vraiment en colère)

Au final je retiens juste le mec de Braid (qu'on voit d'ailleurs trop peu, c'est dommage), un type respectable animé par la passion, la création et qui nous montre comment il en est venu à faire son jeu, ses inspirations et j'en passe, le tout avec modestie.
Son jeu a d'ailleurs eu le succès qui le mérite et c'est tant mieux.
Et je comprends totalement son point de vue sur le fait qu'il soit déçu que son jeu n'ai pas été compris au-delà du fait qu'il soit "juste" un plateformer orienté réflexion par la presse et certains joueurs.
J'ai souvent ressenti cela lorsque je défendais certains jeux face à des gens qui n'en captaient pas l'essence, le fond émotionnel (les jeux de la Team Ico notamment), sans pour autant juger.

Par contre les autres devs du film auraient sincèrement mieux fait de fermer leur gueule, pour le bien du jeu vidéo.
Je préfère encore largement un Tim Schafer ou un David Cage énervé que des victimes pareilles.