Dernier au courant devant l’éternel, c’est encore après tout le monde que je débarque et apprends que les Infiltrés de Scorsese, datant de 2006 tout de même, est en fait le remake américain du film qui nous intéresse ici ; ça fait toujours plaisir de passer pour un con.

Malgré un pitch classique ( tout le monde a vu Un flic dans la mafia ou Donnie Brasco hein) et une narration parfois assez brouillonne, Andrew Lau et Alan Mak parviennent à entrainer rapidement le spectateur dans leur récit grâce à une bonne gestion de la tension, et surtout un lot d’acteurs bien dirigés et franchement convaincants, au jeu plus sobre qu’il n’est souvent de mise dans certaines productions asiatiques.

Tout d’abord ça fait plaisir de retrouver Tony Leung (bien connu des amateurs de Wong Kar Wai) toujours aussi charmant, dans un rôle certes classique de flic intègre infiltré, mais qui arrive à donner à grand renfort de sourires timides et de regards inquiets, une fragilité à un personnage dont la force intrinsèque —elle aussi rendue avec crédibilité— aurait pu l’engluer dans un manichéisme basique, rébarbatif et gênant dans les mains d’un acteur moins… doué (euphémisme).

Ensuite, ça fait toujours plaisir de découvrir un acteur. Un qui nous était totalement étranger, et avec qui d’ailleurs, par délit de sale gueule, on a du mal à rentrer en sympathie au début d’un film pour petit à petit se laisser séduire par cette palette de sentiments tout aussi contradictoires que complémentaires qu’il arrive à insuffler au spectateur; pour au final l’apprécier.
Je fais référence à Andy Lau, qui campe avec beaucoup d’aplomb et de nuances un personnage dont l’ambigüité constitue une grande partie de l’intérêt du film. On adore le détester, ont essaie de le comprendre, on le pardonne, on le traite de connard, on cherche à l’excuser, on se dit que tout le monde à droit à une petite chance, on se demande à quoi il joue etc etc

Bref, c’est pas mal, ça change du flic monocon, ou du pourri monocorde.

En plus ça me permet de dire que Lau a trempé dans de sales affaires, et je rigole tout seul de mon jeu de mots LOLILOL.

En fait vous l’aurez compris, le principal atout du film réside dans la qualité de l’interprétation ; qu’il s’agisse du duo d’acteur en tête d’affiche, des personnages secondaires tous crédibles et bien servis par des interprètes au charisme certain (mention spéciale à Anthony Wong), et au jeu juste (les personnages féminins, peu nombreux, sont impeccables).

Cela n’enlève en rien aux autres qualités du film, réalisé efficacement (malgré une narration parfois évasive), il bénéficie d’une écriture ayant écarté pas mal de poncifs, et d’une bonne gestion de la tension ; émotionnelle et scénaristique.

Si vous n'avez pas peur de vous mouiller...

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le 29 juil. 2012

Modifiée

le 29 juil. 2012

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real_folk_blues

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