Inside, une nouvelle définition du vide

Il ne faut pas juger l'homme derrière la caméra, mais bien ce qu'il ose nous montrer. Je ne ferais donc pas mention de la prétention impensable du réalisateur, ni de sa susceptibilité légendaire. Parlons de Inside, le film de l'année.
Les projets amateurs, c'est toujours difficile d'en parler. Il faut savoir prendre du recul, repérer l'ambition du metteur en scène, omettre quelques facilités et erreurs. Il faut percevoir le regard du réalisateur, ce qu'il a tenté de mettre en scène, malgré un faible budget, un matériel inadéquat et un casting plat.

"Un homme vit seul". Le synopsis devrait s'arrêter ici. On suit un jeune homme, armé, qui déambule dans une grande maison vide. Du fantastique ? Un thriller ? Rien qui permette de l'affirmer, car rien n'est visible. Le pouvoir de suggestion est un véritable pari de cinéma, encore plus dangereux lorsque l'on sait que même les plus grands réalisateurs ne réussissent pas à tous les coups.
A ne jamais rien montrer, Inside sent l'arnaque. Celle d'un réalisateur qui, se croyant intelligent, décide de poser une question aux spectateurs : qu'est-ce que raconte mon film ?
La preuve que lui-même ne sait pas ce qu'il a raconté, pour le peu qui est raconté.
La caméra tremble, beaucoup. Pas de trépied, apparemment. On note l'absence d'un quelconque travail de mise en scène, que ce soit dans la gestion du cadre et dans la gestion de l'espace. Le scénario doit certainement primer, donc. Mais quel scénario, au juste ? Un homme descend les escaliers. Un homme est armé. Un homme pète un câble dans un travelling circulaire odieux. Et ? La réponse au prochain épisode ?
Un raté total, un essai affligeant. Une première fausse tentative, puisque le réalisateur n'en est pas à son premier court-métrage. Pour autant, on ne note aucune amélioration, aucune progression. Fainéantise ? Certainement. En résulte un court-métrage creux, vide de tout sens et toute idée. Une vidéo de plus à ignorer massivement sur cette plateforme, désormais polluée, qu'est YouTube.