Un petite ville bigote, reculée dans le trou du cul des États Unis, subit une vague de suicides surnaturelle et inexpliquée... Tandis que les plus fanatiques blâment et menacent une famille soupçonnée de sorcellerie, une jeune fille va tenter de découvrir la vérité sur cette malédiction et de sauver sa ville... elle devra payer le prix de certaines vérités pas forcément bonnes à entendre et peut-être même de sa vie...
Réaliser un film tel que Inside (From Within) aux USA en 2009 est un véritable acte de courage à plus d'un titre:
Premièrement, il est courageux de concevoir un film qui brocarde de manière aussi violente le fanatisme religieux et l'obscurantisme puritain dans lequel l'Amérique sombre à nouveau depuis quelques années et particulièrement depuis le 11 septembre et la guerre en Irak sous les dictatures chrétiennes de Bush père et fils (et avant Red state ou The sacrament)... Le pays tout entier et son industrie cinématographique hollywoodienne semble en effet, souvent, préférer les croisades chrétiennes et leur propagande (façon Narnia ou La Passion du Christ) au brûlot anti-bigots.
Peut-être est-ce là l'explication de la sortie directe en DVD du film qui n'aura pas le privilège de passer par la case cinoche, ce qui est regrettable mais sans doute le prix à payer du politiquement incorrect...
Deuxièmement, il est aux antipodes des productions fantastiques US actuelles en évitant le filmage épileptique monté à la serpe, très en vogue ces dernières années et en rejetant le gore pour le gore tout en imposant un rythme assez lent, sans être dénué de suspense, jamais ennuyeux et finalement assez reposant pour les yeux et qui se rapprocherait davantage d'une mise en scène à la japonaise ou du cinéma de M. Night Shyamalan.
Tout en gardant les codes d'une bonne vieille série B à l'ancienne... très surprenant, en fait...
On est très loin, par exemple, des roller coasters façon Destination finale 1,2,3 & 4 auxquels le film aurait facilement pu ressembler de par son sujet...
Phedon Papamichael réalise un film qui pourrait vite devenir culte et venir rejoindre des œuvres telles que Emprise de Bill Paxton (toutes proportions gardées) ou Blue Sunshine de Jeff Lieberman au panthéon des séries B injustement oubliées...