Patakyor
Après avoir cartonné en mode bourrin avec "Extraction" sur Netflix, Chris Hemsworth en grand mari romantique qu'il est a décidé d'offrir la même opportunité à sa femme Elsa Pataky en produisant rien...
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Après avoir cartonné en mode bourrin avec "Extraction" sur Netflix, Chris Hemsworth en grand mari romantique qu'il est a décidé d'offrir la même opportunité à sa femme Elsa Pataky en produisant rien que pour elle un film d'action chargé de mettre en valeur celle qui est surtout connue internationalement grâce à son rôle dans les "Fast & Furious" et, chez nous, comme ex de Michael Youn avant de tomber dans les bras de l'Australien devenu star hollywoodienne. Au lieu d'un banal bouquet de fleur, on peut donc imaginer que ce projet de film fût le cadeau de Hemsworth à son épouse lors d'un dîner de Saint-Valentin arrosé où les deux tourtereaux ont manifestement oublié de lire le script qui allait aboutir aujourd'hui sur cet improbable DTV sorti tout droit d'une capsule temporelle des 80-90's.
Le pitch ? Tout est quasiment dans le titre en "-or" : une militaire ayant eu quelques soucis d'ordre MeToo (il faut bien faire un peu moderne) est assignée à une plateforme isolée au milieu de l'Atlantique-nord et chargée d'intercepter d'éventuels missiles nucléaires russes en partance pour le territoire US. Forcément, le jour même où elle pose un orteil sur la base secrète, un terroriste hyper-organisé vole pas moins de seize de ces engins de la mort russes (oui, seize !), puis s'introduit dans les lieux pour désactiver le système défensif américain avec de l'acide (?!) et balancer son arsenal sur les plus grandes villes du pays (ses motivations se résumeront à un bon vieil incontournable "effacer en vue de tout recommencer"). Évidemment, la belle et combative militaire ne va pas l'entendre de cette oreille...
Si vous vous souvenez des petites bisseries de la fin des années 80 - début 90 qui sortaient directement en VHS pour surfer sur un grand succès d'action au cinéma, "Interceptor" pourra peut-être titiller votre fibre nostalgique tant il se présente comme un parfait représentant des ersatz de "Die Hard" de cette époque chargés d'alimenter les vidéos-clubs dans l'attente d'un autre hit du genre. Seulement, avec ce statut d'anomalie temporelle débarquée on ne sait trop pourquoi en 2022, "Interceptor" devient instantanément un summum de ringardise qui ne pourra réjouir que les amateurs de fulgurances rétro-nanardesques ou un public hilare ayant laissé un degré important d'alcool affluer dans ses veines (la combinaison des deux possibilités étant sans doute l'idéal pour l'apprécier à sa juste valeur) !
Entre une héroïne dont les exploits physiques feraient s'autodétruire une bonne partie des Avengers par inutilité, des archétypes de seconds rôles masculins ne vivant que dans l'unique but de la mettre en avant, un vilain au charisme et aux projets malfaisants aussi attractifs qu'un assortiment de chaussettes d'un parlementaire LaREM, des répliques si désuètes qu'elles devraient entraîner un arrachage de langue en règle aussitôt prononcées, des incohérences en pagaille (une standing-ovation pour la révélation, au deux-tiers du film, d'un moyen très simple pour les terroristes d'arriver à leurs fins sur cette base qui rend la plupart de leurs efforts précédents complètement obsolètes et idiots), des chorégraphies de combat dignes d'un mauvais ballet répété sous tranquillisants, les apparitions lourdingues de Chris Hemsworth ou encore... ben... des dizaines de trucs risibles comme ça en fait, "Interceptor" est un véritable étalage d'outils et ressorts rouillés d'actionners d'une époque révolue qui ne doit son seul salut (c'est-à-dire d'être regardable jusqu'à son terme) par le fait de les empiler de manière généreuse et décomplexée pour tenter d'intercepter toute once d'ennui chez le spectateur. Mais même cet objectif ne pourra être rempli sur la durée au vu du caractère toujours plus exponentiellement cliché de ses situations ridicules pendant près de 1h40.
Gageons néanmoins que certains s'amuseront sûrement devant "Interceptor" en en faisant un petit plaisir coupable de fin de soirée, les autres prieront pour que Chris Hemsworth se contente d'un simple bijou ou parfum comme cadeau à son épouse à la prochaine Saint-Valentin...
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le 7 juin 2022
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