Ayant depuis toujours été fasciné par l'espace et son immensité infinie, j'ai rarement eu l'occasion de voir des films allant plus loin que la simple conquête spatiale à base de guerres, ou de lutte entre le bien et le mal (Star Wars), où l'espace sert de décor plus que d'élément clé à l'histoire. Et rares sont les films utilisant des éléments ou phénomènes scientifiques liés à cet univers, tels que les trous de vers ou trous noirs, qui poussent la réflexion sur ces sujets plus loin que la simple menace de mort. Contact avait déjà tenté de parler des trous de vers mais j’ai trouvé que le film était un peu plombé par des éléments à « l’eau de rose » vers la fin, ce qui gâchait un peu le plaisir. Evidemment, il existe des chefs-d’œuvre se déroulant dans l’espace mais ces films sont noyés sous la masse de films banals utilisant l’espace comme prétexte à des scénarios bidons.
J’attendais Interstellar depuis son annonce. Inception m’avait mis une claque sans précédent en 2010, j’espérais revivre les mêmes sensations avec celui-ci… Et ce fut le cas, encore une très grosse claque dont je ne suis pas ressorti indemne une fois la séance finie. Je me souviens encore de la sensation que j’avais après le film, comme si j’étais déboussolé.
Mais qu’est-ce qui, pour moi, fait de ce film un chef-d’œuvre qui restera gravé dans ma mémoire pendant très longtemps ?
Tout d’abord le scénario qui m’a transporté du début à la fin. Ça fait du bien de ne pas être pris pour un débile en regardant un film, c’est rare de nos jours. Je me souviens des critiques qui disaient que c’était trop compliqué, mais au contraire les phénomènes sont expliqués de façon simple même pour ceux qui n’y connaissent rien ! Cela montre bien qu’aujourd’hui on est tellement habitué à voir tout un flot de films « décérébrés » que dès qu’il faut se concentrer, ça devient un peu plus compliqué.
Pour revenir au film, l’histoire m’a vraiment captivé, j’ai été immergé dedans comme rarement. C’est une histoire à double échelle, la mission des personnages qui se joue sur la grande échelle (sauver l’humanité en gros) liée à un caractère plus intimiste : la relation entre Cooper et ses enfants, surtout sa fille. Le film possède d’ailleurs plusieurs scènes assez émotionnelles qui rajoutent de l’humanité aux persos, et qui m’ont mis les larmes aux yeux. En parlant des personnages, ils sont intéressants et attachants, et interprétés à la perfection par les acteurs. On ne présente plus Matthew McConaughey depuis son retour sur le devant de la scène il y a quelques années, sa performance est impeccable et il donne vie au personnage de Cooper. Les autres acteurs sont aussi bons, sans fausse note.
La réalisation de Nolan est superbe, il n’y a pas d’artifices inutiles. Nombres de plans m’ont émerveillé et l’utilisation de practical effects renforcent le sentiment de réalisme de l’ensemble.
Comment parler de ce film sans mentionner l’incroyable musique de Hans Zimmer qui vient sublimer chaque scène? Qu’elle soit dramatique, inquiétante, d’ambiance ou épique, c’est un régal pour les tympans !!
Bon, évidemment, le film n’est pas parfait. En effet, la fin peut (et a) diviser les spectateurs. Personnellement, je l’ai trouvé étrange sur le coup mais finalement elle me convient. De plus, la relation entre Cooper et sa fille est un des éléments principaux de l’histoire…. Mais on n’entend pas énormément parler de son fils, à croire qu’il l’a oublié…
Mais ces défauts sont bien maigres en comparaison des qualités du film, et du sentiment d’avoir vécu une énorme aventure comme rarement un film ne l’avait proposé. Un gros film coup de cœur.