Quelle frustration étrange que de revenir à notre "petite" vie au sortir de cette histoire métaphysique et multi-sensorielle.
Bien sûr, on a du mal à ne pas y voir une vulgarisation de 2001, l'Odyssée de Kubrick. Une actualisation serait d'ailleurs un terme plus juste tant les ingrédients de celle-ci semblent avoir été adaptés à une génération nouvelle et mélangés aux thématiques de Rencontres du 3ème Type ou de Star Trek.
On peut aussi regretter les quelques compromis abandonnés sur l'autel budgétaire des blockbusters et de l'entertainment. Gravity, par comparaison, semblait mieux protèger sa vision d'auteur au bénéfice d'une plus petite équipe sans doute, et surtout d'une plus "petite" histoire.
Mais ce qui prédomine, c'est l'impression d'avoir vu un film sur le futur. Pas comme l'Enfer inachevé de Clouzot aurait pu délivrer son avant-gardisme, non. Plutôt comme si, dans l'obscurité de ce début de 21ème siècle, une lumière pouvait élargir notre façon de voir la vie.
Un ami physicien russe faisant ses recherches sur la physique quantique, m'a déclaré avoir compris le film au bout de 50 mn. Je dois avouer, qu'il m'en a fallu un peu plus.. Il est sorti avec le sourire, moi avec l'impression de vivre au Moyen Âge et que mes futurs enfants feront sans doute de formidables fourmis exploratrices.
Amour m'avait déjà giflé, Interstellar m'a pris la main pour ne plus la lâcher.