Par où commencer pour parler de ce film ?

Eh bien commençons par la facilité avec les inspirations de Nolan pour ce film. On peut attribuer à Interstellar de multiples inspirations parmi les grands piliers du cinéma de science-fiction: oui bien entendu, on peut citer le grand 2001 L'Odyssée de l'espace, mais ne serait ce pas-là tomber dans la faciliter . À chaque sortie d'un film se passant dans l'espace, 2001 est toujours présent dans les listings des inspirations. Mais pour Interstellar c'est pourtant bien le cas: certains clins d'oeil graphiques comme par exemple la scène d’amarrage du vaisseau, où celle de la mise en route de la gravité artificielle, ne sont certainement pas laissé au hasard.
On peut bien sûr attribuer d'autres inspirations au film, comme Sunshine (pour la côté dernière chance de l'humanité), ou encore Donnie Darko (pour le côté on communique à travers des failles spatio-temporelles et le côté sacrifice) mais ce n'est là que des interprétations personnelles. Nolan a pu s'inspirer de ses films pour Interstellar, comme il a pu s'inspirer d'autres films, peut être beaucoup moins connu, sans forcément qu'on le sache.

Passons maintenant au graphisme du film, et à son image générale: encore une fois Nolan nous livre une esthétique très propre, sans failles, et d'une extrême justesse. La représentation du trou noir et du trou de verre est juste magnifique. Les grands plans sur l'espace, et notamment l'image du vaisseau passant non loin de l’immensité de Saturne, ont quelque chose de presque poétique, en se permettant de rappeler que finalement l'Humanité qui cherche à survivre, n'est rien face à l'infinité de l'Univers.
Maintenant les acteurs: Ils jouent bien, très bien même. Que dire de plus . Matthew McConaughey justifie amplement son Oscar pour Dallas Buyers Club, et nous prouve une nouvelle fois qu'il est excellent acteur. Anne Hathaway joue le rôle. Ni en dessus, ni en dessous. Michel Caine, l'éternel visage du cinéma Nolanien: A-t-on vraiment besoin de parler de son jeu d'acteur quand on voit l'incroyable filmographie de ce monsieur ?
Même Matt Damon, acteur surpris du film qui n'apparaît dans aucune bande-annonce et dont le nom ne figure nulle partipart, livre une assez bonne prestation, malgré un personnage qui divise. Car oui, on s'attaque là à un des points noirs du film: le personnage du Dr Mann était-il nécessaire ? Ajouter un "méchant", égoïste dans un film si ambitieux est presque décevant. On peut avoir l'impression que ce personnage est rajouté pour amplifier le suspense, en détruisant une partie du vaisseau, ou en attaquant Cooper qui frôle la mort.
Mon avis personnel ? Je comprends que le personnage divise, mais personnellement j'ai apprécié: avec ce personnage Nolan a la possibilité de mettre en lumière les défauts de l'Homme: même à des millions de Kilomètres de chez lui il peut se battre, être jaloux, être égoïste, être haineux. Et mettre la haine en avant dans un film ou l'Amour à tant d'importance, c'est futé.

La musique: Elle est absolument grandiose. Zimmer confirme l'immensité de son talent, après que des doutes aient été mis en avant, et à juste titre, après des films comme Man of Steel, 12 years à Slave, ou Lone Ranger.
Cette musique c'est de l'émotion pure.

Que dire de plus . On peut certainement remettre en question la véracité des théories scientifiques, ou physiques. D'ailleurs un des défauts du film, c'est la façon à laquelle on nous balance les informations d'ordre scientifiques. Pour le simple commun des mortels, cela peut être assez excluant.
Arrêtons-nous maintenant deux minutes sur la fin très "Nolanienne" de ce film. Nolan nous propose encore une fois une fin à interprétation, laissant libre cours à l'imagination, et à l'avis du spectateur.
Des questions se posent: - Est-il vraiment en vie à la fin du film ? Est ce que Cooper n'expérimente pas l'expérience de mort imminente dont le Dr Mann lui a parlé ? D'ailleurs quand Cooper rentre dans le trou noir, on peut aisément apercevoir une lumière blanche au bout du tunnel, ce qui rappelle bien la mort.
- Qui a construit ce fameux "cube" en 4 dimensions ? Les Hommes, les extraterrestres, les Hommes du futur ? Et cela nous mène à une troisième question:
- qui est les êtres du bulk dont parle le robot TASS ?

On ne va pas énumérer toutes les questions sur la fin du film, puisque il y en a beaucoup, mais la fin que l'on va qualifier de heureuse, semble justement trop l'être: C'est trop parfait, il tient sa promesse et rentre voir sa fille, par chance juste avant qu'elle meurt. Cooper peut en suite rejoindre le Dr Brand qui de son côté a trouvé une planète habitable, ce qui sauve toute l'humanité.
Bref chacun son interprétation.

J'en viens maintenant à un avis beaucoup plus personnel: Oui, 10 sur 10. C'est peut être surnoté, et je comprends que ce film ne soit pas apprécié de tous. Mais si je ne considère que mon expérience personnelle, c'est l'une, peut être LA, plus grosse claque cinématographique que j'ai vécu. Peut être que ce film n'a pas l'aura qu'a un 2001, ou un Blade Runner niveau SF, mais je pense qu'il peut marquer son temps, et faire partie des meilleurs films des dernières décennies.
ThibaultCavalier
10

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Créée

le 10 nov. 2014

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