Pourquoi avoir confié ce projet à Nolan ?
Difficile, à la fin du long-métrage, d’émettre un avis construit tant le film se veut dense et multiple dans ses propos. Une chose est sûre : Interstellar est un bon film. Un bon film, mais pas un très un bon film, et encore moins un chef d'oeuvre. Au fur et à mesure du film, on se rends compte qu'on ne trouve jamais un plaisir total. On est bien face à des scènes très bien foutues, émouvantes ou époustouflantes, mais le film souffre aussi de scènes plus classiques, parfois bancales, qui nuisent à la qualité recherchée du film. Parce que oui, Nolan a des intentions clairement affichées pour son film, mais il ne fait qu'effleurer tout ce dont il veut parler. C'est simple, le projet Interstellar est tellement dense qu'il est certainement impossible de tout rassembler en seulement 2h50. Le projet s'en trouve incomplet et bancal, surtout qu'on voit rapidement les limites de Nolan. Ce n'est pas le réalisateur à qui il fallait confier ce projet. Nolan n'est pas Kubrick, il n'est pas Malick, il n'est pas Arronofski, il n'est pas Anderson... Nolan a sans cesse le cul entre deux chaises, il ne sait pas vraiment dans quel camp miser, alors il mise sur les deux. Il mise sur le spectaculaire, et il mise sur la réflexion. Nolan n'a jamais fait de véritable chef d'oeuvre. Pourtant, on sent qu'il a donné une part de lui-même dans ce film.
Mais malheureusement, le coche est manqué. Interstellar est un bon film, probablement un des meilleurs de l'année, mais Interstellar ne restera pas un classique de la science-fiction. Interstellar est trop terre-à-terre pour marquer les esprits, et trop peu spirituel pour devenir intemporel. Malgré son casting fantastique, malgré son ambition démesurée, malgré sa volonté de taquiner le 2001 de Kubrick. Vraiment une immense déception, cet Interstellar...