Do not go gentle into that good night...
Tout commence par la description d'un futur pas si éloigné, appuyée par de très beaux plans-séquence qui dépeignent un monde gangréné par les tempêtes de poussière. Nolan met tout de suite en exergue la relation entre le personnage principal et sa fille, qui va vite devenir le fil conducteur du film. Quelques apparitions de Michael Caine (pour changer) plus tard, on se retrouve dans l'espace.
Les images sont magnifiques, avec de nombreuses références à 2001: les scènes silencieuses ou musicales de danse des vaisseaux, les gros plans sur le casques ou les yeux des astronautes, la forme des robots CASE et TARS qui rappellent étrangement des monolithes, etc...
Cependant, le scénario, très centré sur les rapports entre le personnage de McConaughey et sa fille, ne prête pas à une expérience contemplative, sensorielle, ou spirituelle: c'est là que s'arrêtent les comparaisons du type "Christopher Nolan, le nouveau Kubrick". On pourrait même dire que le film pêche par certains poncifs dans la veine de "l'amour transcende les dimensions". Toutefois, cela ne gêne pas le visionnage car tout est bien amené, et très bien joué (belle performance de McConaughey), avec la minutie esthétique du réalisateur de Inception, dont on retrouve certains aspects (le père tente de communiquer à sa fille, mais ils vivent dans des univers différents).
En bref, un excellent film qui, sans tomber dans l'excès Gravity (pur formalisme), n'atteint pas (à mon avis) les sommets spirituels de l'épopée spatiale de Kubrick.