Après une année 2013 sans film (mais marquée par la production d'un Man of Steel décevant) Cristopher Nolan revient sur le devant de la scène en ce mois de Novembre pour présenter Interstellar son œuvre majeure selon ses propres dires.
Toutefois, si le talent de réalisateur du britannique pouvait difficilement être remis en cause jusque-là, cette déclaration nous prouve qu'il est difficile d'être lucide sur son propre travail tant Interstellar ne rentre pas dans cette définition !
Chris qui t'a remplacé ?
Ainsi Interstellar possède des défauts assez étonnants pour un travail de ce réalisateur.
Le premier et le plus dérangeant est un problème de rythme assez net durant le film. Alors que The dark knight ou le prestige nous avait habitué a être scotché au siège en enchaînant les rebondissement, Interstellar souffre d'un rythme ni lent ni rapide et qui entraîne un manque d'intérêt global péniblement relancé par les 2 twists du film.
L'autre problème majeur, et celui ci est encore plus étonnant, est la faiblesse globale du scénario. Ainsi il suffit d'un peu d'attention lors des 3 premières minutes pour deviner le destin final de l'espèce humaine ce qui constitue pourtant l'enjeu majeur du film. Les deux twists tombent a plat et ne surprennent pas grand monde tandis que le conclusion de chaque histoire est très prévisible. Ce scénario s'accompagne d'une fin ridicule et incohérente avec ce qui a été présenté avant dans le film, un clair raté ici !
On regrette aussi que les personnages secondaires ne soient pas assez mis en avant. Michael Caine émouvant dans TDKR traverse ici le film comme une ombre. Quand a Anne Hattaway on n'en apprend finalement très peu sur son personnage malgré sa présence pendant 80% du film. Le personnage secondaire le plus attachant sera finalement le robot accompagnant les voyageurs spatiaux, qui porte aussi une grande partie de l'humour du film. Bonne pioche !
On regrette aussi que pour un film de science fiction les plans sur l'espace soient si peu nombreux. On voit au final de nombreux dialogues dans la navette spatiale alors que les plans a l'extérieur sont réussis (Avec une mention pour celui a proximité de Saturne, magnifique en IMAX). Gravity gère ainsi bien mieux la manière de retranscrire l'espace.
La bande son est ce qu'elle est (Les fans de Zimmer adoreront, les autres regretteront le Zimmerisme habituel agrémenté d'orgues qui ont rejoint son orchestre), son utilisation est plus contestable. Une grande partie du film est ainsi submergé de musique alors que celle ci ne s'imposait pas tout le temps.
You're not Michael Bay. Not yet
Tout serait donc a jeter ? Que reste t-il a Interstellar pour le différencier des blockbusters catastrophiques tels Transformers et autre Lucy sortis cette année ?
Nolan peut d'abord remercier Mattew McConaughey, l'acteur texan (coupable d'avoir empêché DiCaprio d'accéder enfin a la reconnaissance d'un oscar après sa performance époustouflante en Jordan Belfort !) est toujours juste dans le film, même si la super heroisation a outrance de son personnage peut agacer, et s'en sort réellement bien dans le registre émotionnel.
L'émotion est un autre point fort d'Interstellar, malgré des dialogues légers, on est plutôt touchés par cette histoire familiale qui parlera a beaucoup !
Ainsi Interstellar est donc un film ambivalent. Ni bon ni réellement mauvais il ne méritait sans doute pas une telle hype et reste bien moins bon que d'autre film sortis cette année comme Gone Girl. On est globalement déçu par le travail de Nolan qui nous avait habitué a bien mieux.
On restera donc sur ce plan sur Saturne symbole de l'insignifiance de l'homme devant l'univers et qui malgré sa simplicité restera comme le plus réussi de ces 2h49 de voyage spatial.
6/10