Autant vous le dire maintenant (histoire de limiter les jets de météorites), je suis extrêmement terre à terre, dans tous les sens du terme ! En général, tout ce qui est à base de science-fiction, d’espace-temps, d'étoiles en guerre et j’en passe, très peu pour moi ! Par conséquent, le nouveau Nolan, carrément pas pour moi.
Enfin bon, les critiques du film sont assez unanimes pour le coup, c’est peut-être pas si mal... J’hésite.
Euh, un de mes films préféré ces dernières semaines est de Dolan, c’est peut-être un signe, non ?
Bon et pis merde, faut prendre des risques de temps en temps, allez hop, mon côté aventurier fait surface et je décide d’aller voir Interstellar.
Je sors du boulot et je me dirige donc vers mon cinéma favori (assez vite, avant que je ne change d’avis). Pas de queue, pas le temps de réfléchir, non sans une certaine peur, je prends mon ticket.
C’est seulement au moment de me diriger vers la salle qu’une pensée me rappelle que le film dure près de 3h.
Panique (j’ai pour principe numéro un de ne jamais quitter une salle de cinéma avant la fin d’un film).
Allez, ressaisis-toi, penses à Batman, toi "Mister Terre-à-terre" qui n’aimait pas non plus spécialement les supers héros, mais que Sir Nolan a su convertir, le temps d’une trilogie.
Je respire une grande bouffée d’oxygène et plonge dans la salle obscure ! Espérons que ce ne soit pas un trou noir…
Ca y est ça commence. Tout se passe bien, nous sommes dans une ambiance pré-apocalyptique à la Take Shelters, le film me parle bien. En plus je suis content de retrouver Matthew McConaughey, que j’avais vraiment apprécié dans les derniers Dallas Buyers Club et Mud.
Le temps passe vite et nous voilà déjà en train d’aborder la partie science-fiction. Et là, à ma surprise la plus totale, la mayonnaise continue de prendre. Pour moi qui ne suis encore jamais allé dans l’espace (oui, oui, j’avoue) les dialogues sont parfois un peu trop techniques, mais ce n'est pas un problème, je comprends le principal et je trouve le scénario assez sympa. Je ne vais pas rentrer dans les détails, le film a déjà été commenté maintes et maintes fois, mais bref je me répète, je passe un bon moment…
Et c'est là que le trou noir (dans tous les sens du terme) fait son apparition, sans prévenir, au moment où je ne m'y attendait plus, au moment où je m'étais enfin mis en pilote automatique. "BOUM", voici la dernière demi-heure du film qui arrive.
Pour moi, cette dernière demi-heure est complètement hallucinée. Je ne sais pas si c’est mon côté terre à terre qui ressort, mais je trouve que c’est du grand n’importe quoi !!! (et je pèse mes mots)
Bref, j’assiste à ce grand délire visuel et scénaristique, complètement impuissant, déçu d’être passé si près de la bonne surprise…
Globalement le film est bon, je ne le nie pas, mais pour moi c’est cette fin qui me reste en tête, et qui me laisse un goût si mitigé. J'essaie de passer outre, de m'imaginer et me persuader que ce n'était qu'un mauvais rêve de Cooper, mais je crois que c'est trop tard, le mal est fait.
Attention, pour finir nous allons entrer dans une très légère zone de SPOILER.
Pour commencer, quelqu’un aurait-il l'amabilité de m’expliquer ce qui suit, si j’arrive à l’exprimer clairement…
Comment un mec peut envoyer lors d’une expédition des indices à lui-même (dans la chambre de Murph) lui donnant les coordonnées d’un endroit où il découvrira la base d’où justement partira cette expédition (?). Cette même expédition où il transmettra les indices menant à la base où partira cette même expédition, dans laquelle il pourra transmettre les indices menant à la base d’où partira… C’est bon vous voyez où je veux en venir ?!?
Pis tant qu’on est dans les spoilers, c’est quoi de ce happy end ?
Admettons que "Cooper père" survive à ce grand délire de trou noir, était-il vraiment nécessaire de faire une fin si niaise ?
Pour moi, la version idéale de Interstellar aurait été coupée à partir de l’accident (et la logique mort) de Cooper, jusqu’au bref moment où l’on voit Brand établir son camp, sur cette fameuse planète, ultime espoir pour l’humanité.
Allez, pour le DVD, cette version courte de 2h15, pour faire plaisir à la très minime branche de "terre à terre".