J'ai trouvé qu' "Interstellar" n'était pas un mauvais film, mais c'était pas non plus un chef d’œuvre.
Pourtant le pitch de départ est plutôt intéressant: une mission spatiale passant par un trou de ver pour explorer une autre galaxie afin de trouver une autre planète pour sauver l'humanité d'une Terre mourante (pour notre espèce en tout cas).
Avec un très bon casting, des superbes effets spéciaux et Nolan à la réalisation, je m'attendais à quelque chose de très bon. Pourtant la sauce n'a pas prise et j'en suis sortie plus déçu qu'autre chose
*Spoilers*
D'abord au niveau émotionnel, il faut savoir que j'ai du mal quand le pitch de base repose sur la conception de l'amour familial sans le montrer. "Papa/Maman aime son/sa fils/fille parce qu'ils sont une famille" en se contentant de le poser sans jamais l'approfondir. Ici on a bien droit aux quelques scènes du début du film mais à mon goût pas assez, restant superflu (ce qui fait que je suis quelqu'un qui préfère les séries TV aux films pour tout ce qui concerne l'émotif vu que là y a le temps de développer). Du coup, quand pendant le restant du film McConaughey pleure d'avoir laissé sa fille Chastin sur Terre ou que Hathaway pleure son père, bah ça me laisse vide en attendant la suite. Une chose que je reproche d'ailleurs en général aux différentes caractérisations des personnages est le manque de profondeur dans leur intelligence émotionnelle. Typiquement, le personnage de Chastin qui, petite fille, pleure son père qui la quitte, on la retrouve 23 ans plus tard toujours à pleurer l'abandon de son père. Je veux bien que se soit traumatique pour elle et qu'elle est marquée à vie mais dans cette présentation on a l'impression que l'intelligence émotionnelle de son perso n'a pas bougée, alors que c'est sans doute le cas, mais encore ici, Nolan ne le montre pas.
Par contre, là où il en montre trop, c'est quand on arrive aux divers dialogues d'explication scientifiques. Parce que non, je refuse de croire qu'un ingénieur et pilote en aérospatiale n'a pas ne serait-ce qu'une vague compréhension de ce qu'est un trou de verre. Ceci dit, c'est le même ingénieur qui n'arrive pas à clouer le bec à la professeur qui défend un livre enseignant que les humains n'ont jamais foulés la Lune et que tout ça n'était que de la propagande. C'est pas comme s’il n'y avait pas eu des réfracteurs lunaires posés à la main lors des missions Apollo pour mesurer la distance Terre-Lune par des observatoires sur Terre.
Un autre point décevant a été pour moins le manque d'émerveillement de l'espace en tant que lieu. Il y a bien un ou deux plans sur son immensité, des nébuleuses, des planètes et tout ce qui peut être juste merveilleusement contemplatif à observer, mais tout ça dure à peine 1 ou 2 minutes maximum avant de revenir à de bêtes plans de dialogue champ/contre-champ.
Je me suis surpris à aimer de moins en moins la musique au fur et à mesure du film. Autant les divers morceaux sont intéressants mais quand pour la 16ème j'entends cet orgue me hurler dans les oreilles, j'en peux juste plus (peut être était-ce dû à la salle où j'ai vu le film). Du coup, le mixage sonore en général ne m'a pas plus, y compris l'utilisation des silences dans l'espace qui donnaient l'impression d'être choisis aléatoirement. Quand une scène se passe dans la navette sans musique, puis après l'orgue me hurle dans les tympans, puis silence dans l'espace, puis musique dans la navette puis à nouveau l'orgue tonitruant, j'ai juste eu du mal à voir le but de ce mixage sonore.
La fin sinon était ok, malgré la solution phlebotenum du trou noir de la 5ème dimension de l'amour. Ceci-dit je me demande comment ils ont pu réussir à faire pousser du maïs dans une station spatiale sans se dire que peut être ils auraient pu juste faire de la culture hors sol sur Terre.
Pour finir, quelques comparaisons:
"Gravity" m'a fait plus ressentir le danger de l'espace et l'utilisation du silence m'avait beaucoup plus marqué et touché.
"Contact" m'a définitivement émerveillé lors des scènes avec Foster regardant l'immensité et la beauté spatiale.
"2001", ah bah non, pas encore vu celui là (promis, je le fais dès que ce sera sur Netflix).
*fin spoilers*
En somme, je m'attendais à bien mieux. Ca n'est pas mauvais mais je sens que je le rangerai dans la catégorie "vite vu (malgré 2h48), vite oublié".