Après une émulation générale et pour certains la joie des premiers jours, cinq mois plus tard que reste t-il de ce film en nous ?
Dans le genre réalisateur-escroc Christochieur Nolan vient une fois de plus de montrer qu'il est le patron. Outre le fait que ce film a séduit, que dis-je, illuminé le cinéphile lambda, il a aussi réussis à duper certains cinéphiles avertis. Et je me suis retrouvé alors dans ma position favorite, celle du connard hautain qui ramène sa sensibilité cinématographique face à la horde qui s'insurge lorsqu'elle apprend que quelqu'un s'est écarté du goût commun. Un buzz intense pour une œuvre déjà oubliée, un phénomène cruellement d'actualité... et la première scène de ce film que je viens de revoir s’intègre totalement dans cette voie. Je massacre à toute vitesse les dernières récoltes d'un champs de maïs avec mon 4X4 roue crevée dans l'espoir d'attraper un drone qui ne servira... à rien.


Commençons le décompte:
-1 Une réflexion de science fiction dystopique absurde.
Le film se déroule dans un futur où la Terre est devenue stérile, le pourquoi du comment reste vague, les réserves d'oxygène s'épuisent à cause d'une bactérie. La seule conclusion à en tirer c'est: on a butté notre planète trouvons nous en une autre. La bonne vieille logique du consommateur moderne. J'achète, j'use et je rachète. Donc je sais ni pourquoi ça s'use ni comment j'en prend soin. Ainsi, plutôt que de chercher à vivre sur cette Terre en rééquilibrant l'écosystème les mecs se lancent dans des équations insolvables pour aller dans un trou de ver où on est pas censé survivre en utilisant des navettes qui coûtent un fric terrible. Ouais mais biologiste c'est moins stylé que pilote de navettes spatiales tu comprends...
-1 Tu parles trop pour nous transmettre quelque chose de vrai. (Phrase ne s’appliquant pas à ma critique)
Tentative de diversion classique. Quand tu mets une fresque surchargée sur le mur pour cacher le terrain vague qu'il y a derrière. Le spectateur nolanien est assis les yeux grands ouverts déjà éblouis par les images de synthèse qu'il attend et les oreilles sont concentrées sur la possibilité d'un indice dans les phrases existentielles incessantes des personnages principaux. Le temps mort, l'ennui, la réflexion sur l'ailleurs, le cosmos, le vide, le long voyage dans l'espace...insuffisant.
-1 Pour le coup de bluff médiatique. Pour nous avoir fait croire qu'un 2001 l'odyssée de l'espace allait faire partis de notre génération au cinéma. Pas cool, vraiment pas cool...
-1 Pour avoir standardisé Matthew McConaughey. (Un acteur en vogue qui pouvait tout jouer, choix pas très courageux)
Halala le coup du père américain voie rauque à la réplique facile. Ce mec n'a même pas fait le Vietnam, ni élevé les cochons avec Sentenza pourquoi il ouvre sa gueule tous le temps comme ça ? Cooper est un personnage à l'image de son faux-vieux blouson Carharrt, il se la raconte façon briscard blasé mais navigue en cryoconservation.
-1 Pour avoir laissé son pauvre fils dans l'ignorance la plus totale du début jusqu’à la fin. Un bon agriculteur pourtant...
-1 Pour cet empaffé de Matt Damon perdu sur sa planète bidon.
-1 Pour un casting faible et récurrent: Michael Caine toujours le vieux chnok qui cache quelque chose. Anne Hathaway sa fille fragile admirative et studieuse torturée par ses affects. Jessica Chastain double dose de fille fragile admirative de son paternel et studieuse, prête à chialer au moindre coup de coude dans les côtes apparentes. Je suis désolé mais quand j'avais Sigourney weaver "Alien" ou Cyann "Le cycle de Cyann" ou Dina Meyer "Starship Troopers" ou Milla Jovovich "Le cinquième Elément" la femme traversait les années lumières avec plus de classe.
-1 Un art graphique plus que vide. Mis à part les robots qui se subdivisent, les vaisseaux n'apportent pas d'innovations dans le genre SF et les environnements des planètes sont plus que bâclées. Que de l'eau, que de la glace ou que du désert... Superbe imagination les gars bravo !


Bon, il ne reste qu'un point ou deux peut être pour les robots et pour la transpiration gaspillée par les musiciens de Hans Zimmer, et encore...
Un film donc où transparaît une morale consumériste à l'image de sa campagne publicitaire et de son budget (165 000 000 de dollars), des acteurs convenus jouant des personnages sans charisme. Des répliques en plastique, rien de marquant dans l'univers graphique. Un twist en milieu de film qui veut nous faire dire: "waah en fait c'est lui ! Film de malade !"
Mais non, trop peux pour être un classique.

Numa_Guelle
2
Écrit par

Créée

le 29 nov. 2016

Critique lue 549 fois

7 j'aime

1 commentaire

Numa Tricks

Écrit par

Critique lue 549 fois

7
1

D'autres avis sur Interstellar

Interstellar
Samu-L
9

Rage against the dying of the light.

Un grand film, pour moi, c'est un film qui m'empêche de dormir. Un film qui ne s'évapore pas, qui reste, qui continue à mijoter sous mon crâne épais, qui hante mon esprit. Le genre de film qui vous...

le 6 nov. 2014

431 j'aime

72

Interstellar
blig
10

Tous les chemins mènent à l'Homme

Malgré ce que j'entends dire ou lis sur le site ou ailleurs, à savoir que les comparaisons avec 2001 : L'Odyssée de l'Espace sont illégitimes et n'ont pas lieu d'être, le spectre de Kubrick...

Par

le 28 févr. 2015

331 j'aime

83

Interstellar
guyness
4

Tes désirs sont désordres

Christopher navigue un peu seul, loin au-dessus d’une marée basse qui, en se retirant, laisse la grise grève exposer les carcasses de vieux crabes comme Michael Bay ou les étoiles de mers mortes de...

le 12 nov. 2014

299 j'aime

141

Du même critique

DANZINDAN‐POJIDON
Numa_Guelle
9

2mile Edo

Quand on vit au IIIème millénaire il est encore possible de se balader dans des estampes sans se sentir anachronique. L'air de la campagne joue de la flûte et les fleurs des champs: du synthétiseur...

le 10 nov. 2018

4 j'aime

1

Tom à la ferme
Numa_Guelle
6

Xavier Logan

Beaucoup aimé l’interprétation de Dolan en Tom, sa fragilité et son style. Atmosphère humide et nuageuse, une tension bien sentie. De belles poursuites dans la gadoue en québécois ! "Leu champs...

le 10 déc. 2018