Derniers hurlements d'un genre tombé dans l'oubli

(6/10+1 pour les bons connaisseurs de la J-Horror) J'avais quitté Takashi Shimizu sur le brillant (et très méta) "Réincarnation" (2005). Son dernier film horrifique en date, "Inunaki mura" (littéralement, le village des chiens qui aboient), peine lui davantage à convaincre. Ses ficelles sembleront trop classiques et revues aux bon connaisseurs de la J-Horror et du réalisateur, tandis que, très référentiel (peu d'explicitation de sa légende urbaine d'origine; importance des "femmes-chats" dans l'histoire de l'horreur japonaise, etc.), il restera certainement largement hermétique pour les autres spectateurs moins initiés. Ajoutons à cela un scénario qui aurait pu être encore plus efficace (le film est souvent trop explicatif/monstratif, et on ne voit par exemple finalement vraiment pas grand chose de ce village qui donne son nom au film), et le film devient en quelque sorte tristement symbolique de la difficulté de ce genre (que j'ai tant aimé, et aujourd'hui largement moribond) à se renouveler. On regrette finalement une proposition si classique, alors que l'on a connu la capacité de Shimizu à nous faire par le passé des propositions plus expérimentales et innovantes. Mais le film, s'il n'a rien d'un indispensable, reste plutôt solide techniquement, et offre quelques (trop rares) bons moments.