Une quatrième adaptation du roman L'Invasion des profanateurs de Jack Finney ? Je trouve que ça fait beaucoup pour une simple œuvre littéraire, surtout que la version du réalisateur Abel Ferrara était déjà inutile à mes yeux. Cependant, comme j’ai remarqué que l’histoire des versions Philip Kaufman et Abel Ferrara était assez différente de celle de la version du cinéaste Don Siegel, je me suis dit que chaque adaptation du roman qui voit le jour est doté d'un scénario reformé par rapport à celui du premier film.
Pour cette quatrième version, on est toujours dans ce cas-là et en plus, les changements sont bien plus considérables que ceux des précédentes versions. Les cocons ont disparu, le film se déroule dans un milieu complétement urbain, le personnage principal est une femme, tels sont des exemples de modifications scénaristiques. D’une part, c’est une bonne chose, on n’allait quand même pas se taper le même scénario avec exactement les mêmes situations, le film n’aurait pas du tout eu son utilité. Mais d’une autre part, on savait bien que l’impression de déjà vu allait se manifester pendant le visionnage, et encore plus quand le film est presque truffé des mêmes défauts que ceux des deux précédents films.
Le premier défaut qu’on peut repérer dans ce long-métrage, c’est le casting. J’aime bien l’actrice Nicole Kidman. Elle a toujours été sérieuse dans ses rôles et campe ses personnages généralement d’une manière irréfutable. Mais dans ce long-métrage, elle me laisse un peu perplexe à certains moments, bien qu’elle donne une parfaite image représentative de la mère qui veut protéger son fils du mal régnant dans sa ville. Celle-ci est accompagnée par l’acteur Daniel Craig qui vient de se faire connaître au grand public après avoir interprété le plus fameux agent secret britannique du cinéma dans Casino Royale.
Ce dernier m’a un peu gêné, je n’ai pas l’impression qu’il avait sa place dans ce long-métrage et ne parvient pas à rendre son personnage motivant à voir. C’est un peu dommage, avec sa froideur et son inflexibilité, il aurait pu jouer un autre genre de personnage, un contaminé par exemple mais pas celui d’un médecin. Quant au reste du casting, c’est pas mal dans l’ensemble, c’est une réunion d’acteurs qui est faite pour générer une tension effroyable et un suspense infaillible pendant toute la durée du visionnage, comme on devrait en voir dans ce genre de productions de nos jours.
En me documentant un peu sur ce film, j’ai découvert que le réalisateur a carrément repris une actrice ayant campé un rôle dans la version 1978. Alors là, comme idée pour accentuer l’effet frisson, elle l'est bien trouvée. Il n’avait pas mieux pour renforcer l’efficacité de la production, surtout si l’actrice ait monté en compétences pendant les années séparant cette version et celle de Philip Kaufman pour rendre son personnage plus persuasif que celui de la version 1978.
Toutefois, cela ne m’a pas suffi, il y a malheureusement un défaut que je vois dans toutes les versions, le manque de folie. Une fois de plus, on assiste à un début inquiétant d’une invasion d’êtres dépourvus d’émotions mais c’est toujours la même chose. Les gens sont contaminés et on se contente de les voir uniquement jeter des regards glaciaux à ceux qui ne le sont toujours pas, on est juste spectateur de quelques évènements terriblement tragiques comme le couple qui se laisse tomber dans le vide, à partir du toit d’un immeuble.
C’est encore du potentiel lamentablement gâché. Pour une production se déroulant dans une grande ville américaine, on aurait pu vraiment aller encore plus loin que de simples faits dramatiques. Mais il faut se rendre à l’évidence, la production est plus centrée sur l’évolution du couple Kidman-Craig et de ce qui passe dans leur entourage, comme cela a toujours été abordé dans les précédentes versions.
On peut également trouver quelques bons points dans cette version comme le processus de la transformation, surtout sur Nicole Kidman se battant sans arrêt pour ne pas tomber dans le sommeil et ses substances élastiques et transparentes qui naissent sur sa peau, à chaque fois qu’elle s’endort. On ajoute quelques scènes bien mouvementées et des effets plus spectaculaires que ceux des autres films et on obtient une production assez sympa à voir, nous harpant assez bien avec son atmosphère paranoïaque et omniprésente et sa mise en scène bien structurée, même si je m'attendais à beaucoup mieux de ce que je viens de voir. 6/10
Je vais bien ! Je vais très bien !