La romance dans un monde où les fleurs, les animaux et même les cœurs se fabriquent. Peut-être influencé par le roman La Mécanique du Coeur dont Jack est l’adaptation officielle, Invention of Love construit sa trame et sa morale autour de l’opposition de la nature et du scientisme, de l’amour et du pragmatisme, de l’authentique et du construit.
Il y a un peu trop de bisoux, mais sur la forme c’est merveilleux. Invention of Love rappelle l’animation pionnière, celle muette et poétique à souhait et en particulier Les Aventures du Prince Ahmed (chef-d’oeuvre de 1928). Les paysages, la nature bleue et le monde artificiel jaune, sont d’une beauté rare. L’ensemble est bercé par une partition musicale discrète, dérivée de Chopin.
Percutant par son style et efficace dans sa narration, Invention of Love fait facilement passer son émotionnalisme démesuré. Son point de vue un peu confus sonne comme un aveu d’impuissance devant la fatalité, en l’occurrence, l’impossibilité de réunir des mondes qui ne sont pas réglés sur les mêmes fondamentaux.
Mais c’est aussi, délibérément ou pas, une démonstration de l’échec à imiter la Nature et vouloir surcompenser la vérité des sentiments. Et puis, là encore sans trop l’avouer (car Andrey Shushkov se raccroche à une candeur plus accessible) mais en l’illustrant pourtant, se pose la nécessité d’accepter le temps qui passe, la passion qui s’éteint, la vie si petite qui est la nôtre.
https://zogarok.wordpress.com/2014/04/24/rafale-de-courts-metrage-1/