Après les versions de James Whale, John Carpenter ou encore Paul Verhoeven (que de grands noms au passage !) c'est au tour de Leigh Whannell, réalisateur prometteur mais aussi scénariste de certains films de James Wan comme "Saw", "Dead silence" et "Insidious" , de s'y coller. Il écrit lui même le scénario et sans surprise se fait produire par le studio Blumhouse , qui a produit les films de James Wan mais qui a aussi relancé la carrière de Shyamalan,de Spike Lee, révélé Damien Chazelle et qui a produit aussi quelques séries comme le remarquable et remarqué "Sharp Objects" .
Cette adaptation se différencie des autres par le fait que cette fois c'est une femme l'héroïne. Elle se nomme Cecilia Kass (Elisabeth Moss) et elle est une femme battue par le brillant et riche scientifique Adrian Griffin (Oliver Jackson-Cohen) .
Leigh Whannell se sert de son postulat de départ pour en faire une série b féministe( "Sharp Objects" était elle aussi une série féministe !) mais pas moraliste.
Le personnage Cecilia Kass est une femme intelligente, fragile comme toutes femmes battues mais aussi forte . Elle est incarnée avec conviction et intensité par Elisabeth Moss. Le genre de rôle que Jodie Foster aurait pu avoir plus jeune. On souhaite à Elisabeth Moss la même carrière d'autant qu'elle est très talentueuse elle aussi avec une beauté atypique et une forte présence.
Dans les seconds rôles je soulignerai la prestation d'Aldis Hodge dans le rôle du policier et ami de Cecilia et Michael Dorman dans le rôle de Tom le frère d' Adrian.
La première partie du film est plus réussie (plus psychologique) que la deuxième qui va plus dans la facilité (efficacité !) mais tout en restant très bien mis en scène. Certaines scènes sont marquantes comme la scène entre Cecilia et sa soeur dans un restaurant, une qui se passe entre Cecilia et la fille de son ami et bien sur celle du début avec l'évasion de l'héroïne de la maison de son mari violent .
Leigh Whannell arrive à inquiéter avec très peu d'effets spéciaux et de musique. Il utilise juste sa caméra à bon escient et arrive à nous faire sentir la présence d'Adrian bien qu'invisible.
Avec un budget d'à peine 7 millions de dollars (une misère pour un film américain !), Leigh Whannell arrive malgré tout à nous inquiéter tout en étant dans l'air du temps avec le côté féministe de son long métrage.
Le film sera un beau succès en rapportant plus de 100 millions en à peine 2 semaines dans le monde entier confirmant le statut du studio de Jason Blum. Leigh Whannell nous montre qu'il a un vrai talent de cinéaste qui mérite d'être suivi. "Invisible man" a tout pour devenir une série b culte !

Créée

le 3 mai 2021

Critique lue 314 fois

13 j'aime

6 commentaires

cinemusic

Écrit par

Critique lue 314 fois

13
6

D'autres avis sur Invisible Man

Invisible Man
Sergent_Pepper
6

Blind fate

Adapté à de multiples reprises, le motif de l’homme invisible est un fantasme à double tranchant, sur lequel Verhoeven lui-même s’est cassé les dents : l’occasion d’un exercice de style presque...

le 22 sept. 2020

54 j'aime

2

Invisible Man
EricDebarnot
8

Perversion narcissique : la violence invisible...

On connaît le principe : depuis que H.G. Wells a inventé le concept de l'homme invisible, le cinéma n'a jamais cessé de vouloir relever le défi de filmer cette invisibilité. Avec plus (James Whale en...

le 3 mars 2020

50 j'aime

4

Invisible Man
Theloma
7

Si j'étais invisible...

La miss Moss elle est vraiment pas gâtée. La voici mariée à un génie de l’optique, millionnaire de surcroît et excusez du peu, inventeur de la combinaison parfaite d’invisibilité. Mais pas de bol...

le 4 mars 2020

45 j'aime

16

Du même critique

Blade Runner 2049
cinemusic
9

Comment réussir l'impossible....!

Tout le monde le sait:"Blade Runner" de Ridley Scott est considéré comme l'un des plus grands films de SF de l'histoire du cinéma avec cette fin qui fait tant parler! Cela faisait des années que l'on...

le 5 oct. 2017

48 j'aime

7

Zootopie
cinemusic
10

Un grand Disney!

Excellente surprise que "Zootopie"! Construit comme une comédie policière type "48 heures" avec l'alliance entre un flic et un voleur,ce film file à toute allure avec des vannes et des gags jouant...

le 23 févr. 2016

44 j'aime

4

Once Upon a Time... in Hollywood
cinemusic
10

Il était une fois Tarantino...!

Ricky Dalton (Leonardo Di Caprio) est un acteur de série qui a une proposition pour tourner un western spaghetti. Pour lui c'est le signe qu'il devient has been. Il se confie auprès de Cliff Booth...

le 14 août 2019

41 j'aime

23