Irréversible par Annabelle Naboo
On m'a parlé d'un film "horrible", "scandaleux" "à limite du regardable"...
Tant qu'à se faire son propre avis autant le voir de mes propres yeux ! Prennant mon courage à deux mains, le film se lance.
D'emblée, le générique d'ouverture m'oblige à pencher la tête dans tous les sens, sensation qui se poursuit jusqu'à me faire tourner la tête dans la boite gay, sado-crado ou le premier fait de violence me fait tourner de l'oeil en voyant Pierre, alias Albert Dupontel défoncer le crâne d'un homme à coup d'extincteur. Tous les personnages même les plus calmes, comme Pierre, s'offrirons à la cruauté.
Si les déséquilibres visuels, psychologiques et physiques semblent animer l'ensemble du film, cette impression est d'autant plus marquée que le film commence par la fin.
Entre prostituées transexuels, taxi de nuit et ambiances glauques des soirées qui tournent mal, Gaspard Noé nous balance en pleine face, les bas-fonds parisiens, jusqu'au "passage" fatidique ou Alex, alias Monica Bellucci est victime d'un viol. Viol tourné face caméra/spectateur et en temps réel, ce qui nous place dans une situation de voyeurisme et de désoeuvrement psychologique, à la limite du supportable. Le corps de Monica sera retrouvé plus tard dans la nuit, ou au début du film, sa mort, son calvaire etant l'élement central du film. Cette séquence fait le lien entre la nuit sordide de Pierre et Marcus, alias Vincent Cassel petit ami de Alex dans le film et son mari dans la vie réel. Complicité d'autant plus touchante que le couple nous offre une scène de tendresse quotidenne à la fin du film/début de l'histoire qui n'est pas sans contraster avec le viol, tout en plaçant encore une fois le spectateur dans une situation de voyeurisme. La fin du film et début du cauchemar commence pourtant par un doux moment celui de la découverte de la maternité d'Alex.
LE TEMPS DETRUIT TOUT, voilà sur quoi le film se termine, par une phrase à la carpe diem, qui me laisse alors dubitative...
Expérimentation sur les perversités ou sur la bestialité de l'homme ?
Ce qui est sure c'est que ce film est une expérience douloureuse et viscérale... A voir donc, si vos boyaux sont bien accrochés et que vous aimez rester sur une fin/début ... en suspens.