Gaspar Noé est l'un des rares cineastes au monde, si ce n'est le seul, à placer sa caméra là où personne ne veut la mettre... au coeur de la partie la plus sombre de l'humanité. Après l'inceste ("Seul contre tous") et avant la mort ("Enter the Void"), Noé traite du viol. Et il le fait avec la plus grande honnêteté possible, sans concessions.
Autant les scènes de violence sont insoutenables, mais c'est simplement parce que les actes qui y sont perpetrés sont insoutenables, autant le reste du film est d'une douceur et d'une tranquilité bouleversante.
La scène du métro restera à jamais gravée dans ma mémoire comme l'un des moment les plus authentiques que j'ai pu voir sur un grand écran. C'est bien simple, Noé filme cette scène comme il filme le viol, en plaçant son spectateur dans une position de témoin, mais cette fois-ci, d'un évènement bien plus banal et anodin, trois amis discutant dans le métro en se rendant à une soirée.
J'ai vraiment eu la sensation bluffante d'être assis dans cette rame de métro comme j'avais eu la sensation 30 minutes plus tôt d'assister, impuissant, au viol de cette femme que je vois désormais heureuse et sublime sur le chemin d'un destin horrible et inévitable.
En quelques mots : un Rollercoaster émotionnel !!!