Un avis partagé qui me pousse à écrire cette première critique et à m'interroger : jusqu'où peut-on aller pour montrer des réalités ?
Ce fut un pari audacieux de la part de Gaspar Noé que de vouloir exposer au grand jour les atrocités souvent jugées taboues, mais n'en a t-il pas trop fait ?
Il montre tenacement la violence à l'état pur entre viol, insultes, propos racistes et homophobes, coups, et pire- mais à trop la pousser à son paroxysme un sentiment de dégout pour le film surgit. Nulle utilité de faire des scènes de 10min de violence quand dès la 2ème minute le malaise est présent. Sans que cela ne suffise, G.Noé y ajoute une réalisation saugrenue qui n'a pour seul résultat qu'une envie de vomir donnée à son spectateur. On comprend certes rapidement que ce vacillement est le reflet d'un espace où règne le chaos mais les images parlent d'elle-mêmes.
Et que dire des scènes de la fête et du métro ? Elles se rapprochent certes de la réalité, voulant probablement représenter la vie de personnes lambdas. On s'attend à souffler après ce mal être passé mais que nenni : les dialogues sont d'une lourdeur qui amène un autre sentiment désagréable : la gène. Témoin à nouveau impuissant des faits, le spectateur n'a qu'une envie : que les scènes se finissent pour échapper à ces dialogues ridicules.
La chronologie du récit semble toutefois être une bonne idée pour atténuer le goût amer de l'ensemble. Monté à reculons, le film fuit la violence pour retrouver ces instants de bonheur simple entre deux personnes qui s'aiment. Mais comme quoi, l'amour ne nous protège pas de tout...
C'est donc sur un bilan mitigé que se termine cette critique. A noter quand même une belle performance des acteurs, ternie néanmoins par l'excessiveté du tout.