Isabelle Huppert, une vie pour jouer

Synopsis : Serge Toubiana a suivi Isabelle Huppert durant l'année 2000. Sans commentaire, entre pudeur et voyeurisme, il traverse tournages, répétitions, promotions de films et séances photos, l'observe dans des moments de concentration ou de recueillement. Il livre ainsi le portrait d'une actrice à l'ambiguë séduction, qui maîtrise son image aussi bien qu'elle s'abandonne aux choix d'un metteur en scène. Pour saisir toute la quintessence de l'art d'Isabelle Huppert, le rôle de Médée, mis en scène par Jacques Lassalle dans la Cour d'honneur du Palais des papes en Avignon, est le point de départ de ce portrait. "Le théâtre, c'est comme un hold-up, c'est comme une perte de soi", dit-elle comme pour mieux faire sentir combien être comédienne signifie jouer sur plusieurs niveaux d'abandon : total, ou mesuré. Tout au long du film se maintient le doute : quelle part de soi Huppert livre-t-elle ? On est troublé par sa capacité à habiter un rôle ("La Pianiste" de Michael Haneke ou "Merci pour le chocolat" de Claude Chabrol), mais aussi à maîtriser ce qu'elle laisse paraître d'elle à la caméra de Toubiana. Le film prend ainsi place dans un entre-deux, où alternent films de famille, entretiens et voix off de l'actrice. La biographie absente qu'ils invitent à imaginer est le pendant d'une envie intacte de jouer, de repousser sans cesse ses limites, sans pourtant compromettre son intégrité.