Karel Reisz se fit connaître comme l’un des principaux réalisateurs du Free Cinema qui révolutionna l’Angleterre des années soixante. Son chef-d’œuvre reste Samedi soir, dimanche matin, dure chronique réaliste des milieux ouvriers à la réalisation forte et efficace. On en est très loin avec cette vie romancée (et soigneusement épurée, aucune allusion notamment à l’homosexualité de l’héroïne) de la danseuse Isadora Duncan. Le sujet était pourtant intéressant mais il méritait un autre traitement que cette mise en scène boursouflée, cette direction d’acteurs molle (même Vanessa Redgrave est le plus souvent ridicule) et ce scénario indigeste de plus de deux heures qui ne raconte strictement rien et nous assomme de scènes larmoyantes et remplies de pathos, conçues comme autant de morceaux de bravoure sans unité. C’est lent, c’est froid, c’est inesthétique, c’est du cinéma d’esbroufe et de racolage, totalement inutile.