Les polémiques qui entourent It Ends with us s’attaquent à sa surface, à ce qui littéralement l’entoure – relations lors du tournage, campagne promotionnelle… – sans jamais aborder la question du cinéma. Car le plus gros problème du film réside dans sa nullité formelle, incapable de susciter la moindre émotion par la composition des cadres, par les mouvements de caméra, par la direction d’acteurs ; en lieu et place, une réalisation aguicheuse qui pose tout sur le même plan, des moments de bonheur passé aux exactions endurées reliés par des transitions urbaines et des chansons à la mode. Il n’y a alors rien à regarder, rien à comprendre par l’image ; il faudrait se contenter des sentences formulées par les personnages, écrites et déclamées avec cette lourdeur familière aux conducteurs d’engins mais inhabituelle sous la plume de scénaristes (véritables ?). Il apparaît paradoxal que l’ensemble se couvre d’un discours féministe alors qu’à aucun moment il ne pense ni n’invite à penser la condition de la femme, outrageusement schématisée et aseptisée, lissage honteux façon Fifty Shades qui déshonore le combat mené contre les violences conjugales.