Plus de onze millions d’euros de budget pour concevoir une comédie que tout le monde a déjà vue et que la plupart des spectateurs oublieront une fois la séance achevée… À la différence de Cocorico (Julien Hervé, 2024) qui, lui, se complaisait dans le racisme et la xénophobie de ses personnages, Jamais sans mon psy se revendique d’un politiquement correct qui surprend et sied mal à la comédie de mœurs. Le sentiment majoritaire est l’indifférence, puisque s’assemble devant nos yeux un collier de clichés enfilé sur un fil blanc à la manière de fausses perles : les personnages, les situations, les dialogues semblent empruntés à des centaines de productions similaires, figurés par une réalisation réduite à la seule fonction illustrative. Nous partageons, en somme, ce « mal de lac » dont souffre Damien, un état de langueur et de profonde solitude en dépit des propriétés fédératrices normalement conférées au rire. Ou comment la comédie française populaire se retrouve étendue non sur un divan – tourné vers l’autoréflexion – mais sur un canapé des plus confortables – conçu lui pour la sieste et l’oisiveté.