Je veux comprendre !
Jamsil est le genre de film qu'on ne peut pas apprécier après un premier visionnage. Non pas qu'il soit mauvais, ils est d'ailleurs plutôt bon, mais parce qu'il reste très difficilement...
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le 31 oct. 2017
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Jamsil est le genre de film qu'on ne peut pas apprécier après un premier visionnage. Non pas qu'il soit mauvais, ils est d'ailleurs plutôt bon, mais parce qu'il reste très difficilement compréhensible. C'est un film intelligent et sensible qui amène le cinéma aux limites de l'intuitif, dans les marécages du signifié qui rebute tant de spectateurs. À quelques égards, il ressemble au film Press projeté l'an dernier pour un accueil à peu près similaire. Traitant de sujets délicats, ces films sont telles des cordes suspendues au dessus d'un gouffre sur lesquelles les réalisateurs et réalisatrices équilibristes se risquent. On les observent parfois avec bon accueil, parfois avec railleries, souvent avec colère car ils nous crachent au visage des sentiments de réalité qu'on préfèrerait garder dans nos jardins secrets ou du moins qu'on ne souhaite pas nous voir explicité.
Je n'ai pas compris Jamsil. Et j'essaye encore vainement d'accorder du sens à un récit qui se veut volontairement insensé. Car puisque le personnage psychotique que l'on suit s'extrait de notre monde de normalité. Pourquoi le récit qui la narre devrait obéir à nos codes ? La folie dans laquelle on nous fait sombrer peu à peu avec un chronologie floue et une perte des repères cinématographiques, contraste avec un discours intellectuel et politique qui voile à peine les névroses des personnages. Car ceux-ci se parant de maints beaux discours et sujets de révoltes restent incapable d'affronter les sentiments qui les assaillent. Finalement ils nous ressemblent trop.
Jamsil est un film dérangeant. On peut ne pas apprécier son sujet et sa tournure mais il n'est en aucun cas un mauvais film. Noter sans distance c'est finalement tomber dans le piège de ces films qui grattent pour faire enfler le bouton (긁어 부스럼 만들다). On peut ainsi saluer le courage de la réalisatrice Lee Wan Min - dont c'est le premier long métrage - qui s'est risqué à pareille ambition au point de vouloir trop dire dans un seul récit ce qui, au final, a fait tort à son oeuvre. Pourtant quitter la salle de cinéma en portant le deuil d'un film qu'on n'a pas compris est un sentiment amer. Comme Mihee (le personnage principal), on ressent l'échec, la désillusion et l'égarement.
Dès lors, on confond un film pédant transpirant d'intelligence avec un film sensoriel nous noyant dans l'intuitif. À mon sens Jamsil appartient davantage à la seconde catégorie. Et j'espère qu'au deuxième visionnage je saurais recoller ensemble le signifié du scénario et le signifiant de la réalisation pour donner du sens à ce qui m'est resté complètement incompris. Ne reste que l'espoir et l'attente.
Créée
le 31 oct. 2017
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