Le film s'ouvre sur cette jeune femme blessée, le spectateur n'a alors aucuns indices pour déterminer les causes de son malheur, à part ce titre : "Je l'aimais", qui le met automatiquement sur la voie d'une déception amoureuse. Après ces quelques minutes de pleurs inexpliqués, un trajet nocturne en voiture danse avec le générique sur la jolie chanson d'Anna Chalon, qui donne définitivement le ton. L'assistance est maintenant certaine qu'elle n'est pas là pour voir une de ces comédies romantiques à l'américaine mais bien un drame sentimental.
Durant la première partie du film, la caméra de Zabou ne quitte presque jamais cette jeune femme laissée seule avec ses deux petites filles par ce mari tombé amoureux d'une autre. Au second plan, le père de ce dernier, campé par un Daniel Auteuil légèrement vieilli par le maquillage. Un homme qui finit par raconter sa propre histoire afin de redonner un peu d'espoir à celle qu'on a quitté. Lui qui a fait le choix inverse ; celui de rester avec sa famille et d'oublier son véritable amour.
Raconté dans un premier temps par Anna Gavalda, ce récit pose la question existencielle sur laquelle tout le monde est amené à s'interroger un jour : faut-il vivre avec des regrets ou des remords ? Dès le début, nous connaissons la triste issue de cette histoire, de ce personnage non pas partagé entre deux femmes, mais entre une famille, un statut, des habitudes et la seule femme qu'il ait jamais aimé. C'est certainement ce sentiment d'impuissance, de tristesse avant l'heure, servi pas deux très bons acteurs, qui font réagir le spectateur, en plus de ce réalisme remarqué dans les dialogues ou dans la situation globale. Des répliques qui sonnent justes : on ressent vraiment l'amour que se porte les deux protagonistes, de leur coup de foudre au 51ème étage d'une tour chinoise à cette brève, mais intense, entrevue dans un parc parisien.
Néanmoins, on peut noter quelques petits points négatifs, notamment pour cette scène finale, un peu cliché et pour les deux jeunes actrices jouant les enfants de Florence Loiret-Caille ; qui, elle, fait tout son possible pour nous communiquer son état dépressif.
Malgrè tout, le sentiment général sur ce film reste très positif. Un long métrage qui fait passer un vrai message sur la compléxité de l'amour, et dans lequel chacun peut se reconnaître au travers d'une réplique, d'une situation ou même d'un regard. N'est-ce pas finalement ce qu'on demande à un film : de d'abord nous toucher et de nous amener à se poser les bonnes questions sur notre propre vie ?