Critique totalement subjective.
Surprise de l'année! "Je ne suis pas un salaud", brutal et tendu, nous dépeint un visage de l'humanité sans ambages.
Ce qui frappe dans ce film c'est le réalisme. On a vraiment l'impression de vivre successivement chaque moment fort du scénario jusqu'à l'instant fatidique... Le tout sublimé par une musique originale anxiogène et parfaitement adaptée.
Si le scénario est d'une banalité sans nom, le film, véritable microcosme social, est révélateur du désœuvrement de l'Homme, ses contradictions et démons intérieurs. Écrasé par l'idée et la sensation du temps, malgré le boulot, la famille et les amis, l'Homme subit chaque jour le vide de son existence.
Là où certains voient le drame social, je vois l'essence même de l'homme, violent, autocentré, avide, cupide et égoïste. Cet Homme qui a amené la société de consommation, cet homme qui viole et qui pille, cet homme qui se sert avant de partager, cet homme qui fera toujours passer son propre intérêt avant celui des autres. Comme Eddie, cet homme aura des remords, du chagrin, des sentiments... mais poussé par le désir malsain du "toujours plus", il ira à l'échec. Voire la tragédie. Est-il foncièrement mauvais ? Dans le cas d’Eddie je dirais que non. Est-il stupide ? Sans aucun doute.
Sans vouloir tomber dans l’interprétation excessive, et même si le film n’avait pas vocation à transmettre ce message (??), il n’en reste pas moins une leçon de philosophie sur la vie. Eddie avait tout, un boulot, une famille et un toit. A vouloir plus, il n’a finalement plus rien.
Concernant le casting, rien à redire, la justesse d’interprétation de Duvauchel et Thierry ne peut que convaincre le spectateur. Ce qui se lit sur leurs visages donne une intensité toute particulière au film. La gravité et la tension des expressions sont pour beaucoup dans la réussite de ce dernier.